Depuis sa prise de fonction en octobre 2022 à la tête de la Fédération algérienne de handball (FAHB), Karima Taleb se retrouve bien malgré elle au centre des critiques suite à la dernière débâcle de l’équipe nationale lors du Championnat du Monde. Bien que la responsabilité de cette nouvelle désillusion repose en partie sur ses épaules en tant que présidente, il serait injuste de faire de Taleb le bouc émissaire d’une situation qui perdure depuis des décennies.
Le handball algérien, malgré une riche histoire marquée par de nombreux titres africains, n’a arrêté de décliner ces dernières années. Depuis la 13e place obtenue en 2001 lors d’un tournoi à 24 équipes, l’équipe nationale a échoué à franchir le cap de la phase de groupes à 8 reprises sur ses 9 dernières participations en Championnat du Monde. La seule exception remonte à l’édition 2021 en Égypte, où les Algériens avaient atteint la 22e place. La situation actuelle, marquée par une nouvelle élimination précoce au Mondial en Scandinavie, s’inscrit dans cette logique de déclin.
Les déboires du handball algérien ne sont pas nouveaux et sont en grande partie liés à une instabilité chronique au sein de la fédération, rendant toute difficile. L’équipe a connu des difficultés pour se maintenir au sommet depuis la fin des années 1980, après un règne africain incontesté, marqué par cinq titres successifs (1981, 1983, 1985, 1987, 1989). Si l’Algérie a décroché deux nouveaux sacrés en 1996 et 2014, ces succès subsistent des exceptions dans un contexte global de stagnation. L’humiliation subie au Qatar, où les champions d’Afrique ont terminé les derniers, a accentué la perte de prestige de la sélection.
Néanmoins, sous la présidence de Karima Taleb, la situation a connu un éclaircissement. En effet, l’équipe nationale a atteint la finale de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) pour la première fois en dix ans, décrochant une médaille d’argent. Ce progrès vient en contraste avec les difficultés rencontrées sur la scène mondiale, où l’équipe continue de faire face aux limites techniques et structurelles.
Taleb, conscient de la situation, a souligné que le retour au niveau international nécessitait une restructuration profonde, à commencer par une meilleure planification et une gestion des jeunes talents. Elle a également insisté sur la nécessité de moyens spécifiques pour redresser le handball algérien, un constat qui a été formulé à maintes reprises, mais qui reste toujours d’actualité. Si la présidente de la FAHB admet la réalité des défis à surmonter, les solutions restent encore floues et le temps presse pour redresser la barre du handball en Algérie.