Le Liban a procédé jeudi, 13 mars 2025, à la nomination du général de brigade Rodolphe Haykal en tant que nouveau commandant en chef de l’armée libanaise. Cette décision intervient après l’élection de Joseph Aoun à la présidence de la République en janvier dernier, entraînant un changement à la tête des principales institutions sécuritaires du pays.
Rodolphe Haykal, âgé de 56 ans, assume désormais un rôle crucial pour la sécurité nationale et la stabilité du Liban. Avant sa nomination, il occupait le poste de directeur des opérations de l’armée, un rôle qu’il a pris après avoir été commandant du secteur au sud du fleuve Litani, une région stratégique limitrophe d’Israël. Son expertise dans la gestion des opérations militaires et sa vaste expérience sur le terrain font de lui un choix stratégique pour cette fonction.
Le rôle du commandant en chef de l’armée est d’autant plus significatif dans le contexte de la récente guerre et des accords de cessez-le-feu qui ont marqué la fin du conflit entre le Hezbollah et Israël en novembre dernier. En vertu de cet accord, l’armée libanaise a été déployée aux côtés des Casques bleus dans le sud du pays, tandis que l’armée israélienne s’est partiellement retirée de la zone, conservant le contrôle de cinq points frontaliers. L’armée libanaise joue ainsi un rôle clé dans le maintien de la paix et de la sécurité dans cette région frontalière sensible.
Rodolphe Haykal devra également superviser l’implémentation de l’accord prévoyant le démantèlement des infrastructures du Hezbollah et son retrait au nord du fleuve Litani, un processus crucial pour garantir la stabilité à long terme dans le sud du Liban.
Dans un pays comme le Liban, où le pouvoir politique est réparti entre les différentes communautés religieuses, la nomination du commandant en chef de l’armée doit respecter un système communautaire spécifique, et ce poste revient traditionnellement à un chrétien maronite, conformément aux accords politiques du pays.
Outre la nomination de Haykal, le ministre de l’Information, Paul Morcos, a également annoncé plusieurs autres nominations de responsables de la sécurité, notamment à la tête des Forces de sécurité intérieure, de la Sûreté générale et de la Sécurité de l’État. Le gouvernement libanais a également approuvé un plan visant à recruter 4.500 soldats supplémentaires dans le cadre de l’effort de renforcement des effectifs de l’armée pour l’année 2025, afin d’assurer la sécurité et le déploiement militaire, en particulier dans le sud du pays.
Cette série de changements dans les hautes sphères de la sécurité libanaise marque une étape importante pour le Liban dans la gestion de ses défis sécuritaires internes et externes, en particulier dans un contexte régional tendu et complexe.