Le secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres, a lancé un appel pressant aux dirigeants sud-soudanais pour qu’ils abandonnent les armes et évitent à leur pays de sombrer dans une nouvelle guerre civile. Après l’arrestation du premier vice-président Riek Machar et la montée des tensions, l’ONU craint que le Soudan du Sud ne revive les horreurs des conflits de 2013 et 2016, qui avaient fait près de 400 000 morts.
Depuis son indépendance en 2011, le Soudan du Sud n’a jamais connu de stabilité durable. Déchiré par des luttes de pouvoir entre le président Salva Kiir et son rival Riek Machar, le pays est aujourd’hui au bord de l’effondrement. L’accord de paix signé en 2018 semble désormais caduc, laissant place à un vide politique inquiétant.
Antonio Guterres, lors de son intervention, a dénoncé une situation « alarmante » où les combats s’intensifient et les bombardements touchent des civils, y compris des femmes et des enfants. L’implication de forces étrangères et la montée en puissance du conflit au niveau régional aggravent encore le climat d’instabilité.
Au-delà de l’aspect militaire et politique, le Soudan du Sud est confronté à une catastrophe humanitaire sans précédent. Plus de 2 millions de personnes ont déjà été déplacées, aggravant une crise alimentaire qui touche près de 70 % de la population. Le pays, largement dépendant de l’aide internationale, voit ses financements s’effondrer alors que l’instabilité éloigne les investisseurs et affaiblit son économie basée sur le pétrole.
Guterres a également dénoncé l’arrestation de responsables civils et militaires, appelant à leur libération immédiate. Il a souligné l’urgence de la situation et l’impératif pour la communauté internationale d’agir avant que le pays ne plonge définitivement dans le chaos.
La Corne de l’Afrique est déjà en proie à de multiples crises : conflits au Soudan, tensions en Éthiopie et en Somalie, instabilité politique en Érythrée. Dans ce contexte, une escalade de la violence au Soudan du Sud risquerait d’aggraver l’ensemble de la région.
« Le temps est venu pour le dialogue et la désescalade », a martelé Antonio Guterres, insistant sur le fait que la population sud-soudanaise a déjà assez souffert et mérite des dirigeants capables de placer l’intérêt du pays au-dessus des ambitions personnelles.
L’avenir du Soudan du Sud dépendra de la capacité de ses leaders à entendre cet appel et à œuvrer pour une paix durable. Mais à l’heure actuelle, les signes d’un retour à la stabilité restent bien minces.