Damas, 29 mars 2025 – Le président intérimaire de la Syrie, Ahmed al-Sharaa, a officiellement annoncé la formation d’un nouveau gouvernement ce samedi soir, marquant une étape décisive dans la transition politique du pays. Cette décision intervient près de quatre mois après la chute de l’ancien président Bachar al-Assad, évincé par une coalition de groupes rebelles islamistes le 8 décembre dernier.
Dans un discours prononcé depuis la capitale, al-Sharaa a réaffirmé son engagement à « bâtir un État fort et stable » tout en insistant sur la nécessité de restaurer la paix et de reconstruire les institutions syriennes après plus d’une décennie de guerre civile. « Ce gouvernement de transition a pour mission de rétablir l’ordre, de garantir les services essentiels et d’entamer des réformes politiques profondes en vue d’élections libres et transparentes », a-t-il déclaré.
Depuis le départ d’Assad, les affaires courantes du pays étaient gérées par une équipe ministérielle temporaire, dans un contexte de grande instabilité. De nombreuses régions restent sous le contrôle de différentes factions armées, et les tensions entre groupes politiques et religieux persistent. Le défi majeur de cette nouvelle administration sera d’assurer la sécurité et d’éviter une fragmentation du pouvoir, tout en négociant avec les forces locales et les acteurs internationaux impliqués dans le conflit syrien.
Le cabinet formé par al-Sharaa inclut des figures issues de l’opposition modérée, ainsi que des technocrates ayant déjà occupé des fonctions dans les précédents gouvernements. Cette composition vise à répondre aux attentes de la communauté internationale, qui appelle à une transition inclusive et pacifique.
Toutefois, la tâche s’annonce ardue. La Syrie reste profondément marquée par les années de guerre, avec une économie exsangue, des infrastructures en ruine et une population en grande partie déplacée ou réfugiée. Les puissances étrangères, notamment la Russie, l’Iran, la Turquie et les États-Unis, continuent d’exercer une influence significative sur le pays, ce qui pourrait compliquer les efforts de stabilisation.
La communauté internationale suit de près cette transition, espérant que la formation de ce gouvernement intérimaire ouvre la voie à un processus démocratique crédible. Des négociations sont en cours entre les différentes parties pour organiser des élections sous supervision internationale, bien que de nombreux observateurs restent sceptiques quant à leur faisabilité à court terme.
En attendant, la population syrienne, épuisée par des années de conflit, attend des actions concrètes pour améliorer son quotidien et restaurer un semblant de normalité. Reste à savoir si le président intérimaire Ahmed al-Sharaa et son gouvernement seront en mesure de relever ce défi historique.