Jagan Chapagain, secrétaire général de la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, a lancé un appel urgent en faveur de la justice et de la protection des travailleurs humanitaires à la suite de meurtres brutaux à Gaza.
Dans un contexte où la violence envers les humanitaires devient de plus en plus fréquente, il dénonce fermement l’atrocité de ces actes, où des secouristes ont été tués et jetés dans des fosses communes. Leurs uniformes, emblèmes de leur mission de secours, auraient dû être un symbole de protection, mais tragiquement, ces gilets rouges sont devenus leurs linceuls.
Des ambulanciers comme Mostafa Khufaga, Saleh Muamer, Ezzedine Shaath, et de nombreux autres secouristes ont été tués alors qu’ils accomplissaient leur devoir de soigner et d’aider ceux qui en avaient besoin en pleine guerre. Leur mort est une tragédie, mais ce qui la rend encore plus insoutenable, c’est la manière dont ils ont été traités après leur décès. Leurs ambulances écrasées, leurs corps enterrés dans le sable, sans égards ni respect, témoignent d’une violence extrême envers ceux qui étaient censés sauver des vies.
Nous exigeons que chaque attaque contre un travailleur humanitaire, qu’il soit local ou international, suscite la même indignation et appelle les mêmes conséquences. Les États ont une obligation : protéger les civils, y compris les humanitaires. Et ceux qui commettent ou tolèrent de telles atrocités doivent être tenus responsables.
Nous plaidons pour une pression diplomatique accrue, pour des enquêtes indépendantes, pour une justice impartiale. À Gaza, notamment, la vérité sur les événements du mois dernier doit être établie, aussi inconfortable soit-elle pour certains.
À la FICR, notre engagement est guidé par deux principes : neutralité et impartialité. Cela signifie que nous ne désignons pas de coupables. Nous soulageons les souffrances, quelles qu’en soient les causes. Mais notre silence sur les responsabilités ne signifie pas l’indifférence. Il reflète notre conviction que seule une posture éthique permet de faire entendre notre appel à la justice.
Trop de lettres de condoléances ont été envoyées. Trop de familles ont été brisées. Il est temps que le non-respect du droit international humanitaire cesse d’être toléré.
Je suis indigné. Mais j’en ai aussi assez d’être indigné. Il est temps d’agir. Pour les morts. Pour les vivants. Pour l’humanité.