Dans un geste diplomatique majeur, l’Arabie saoudite prévoit de régler la dette syrienne auprès de la Banque mondiale, évaluée à environ 15 millions de dollars, selon Reuters. Cette initiative, une première depuis la chute de Bachar el-Assad en 2024, vise à débloquer des financements cruciaux pour la reconstruction de la Syrie, ravagée par une décennie de guerre et d’isolement économique.
Bien que non encore officialisé, cet engagement marque le premier soutien concret de l’Arabie saoudite à la relance économique syrienne. Il reflète un repositionnement diplomatique de Riyad dans le monde arabe et une volonté de réchauffer les relations arabo-syriennes, longtemps freinées par des divergences politiques et des sanctions internationales.
Le remboursement de cette dette est une étape essentielle pour rétablir les liens entre la Syrie et la Banque mondiale, qui exige la régularisation des arriérés avant tout nouveau prêt ou aide. En assumant ce passif, Riyad ouvre la voie à un retour progressif de Damas dans le circuit de l’aide internationale.
Une délégation de la Banque mondiale a d’ailleurs rencontré cette semaine le ministre syrien des Finances, Mohammed Yosr Bernieh, à Damas. Cette visite, la première depuis des années, souligne un rapprochement avec les institutions financières mondiales.
Malgré cette avancée, la Syrie reste entravée par des sanctions américaines héritées de l’ère Assad. Bien que Washington ait assoupli temporairement certaines restrictions en janvier pour faciliter l’aide humanitaire, ces mesures restent limitées. Certains responsables américains maintiennent une position ferme, pointant les liens passés de figures syriennes avec des groupes extrémistes.
Ce climat d’incertitude a freiné les initiatives arabes, plusieurs projets régionaux étant suspendus face aux risques juridiques. Le geste saoudien apparaît ainsi comme une tentative audacieuse de normaliser les relations avec la Syrie, malgré ces contraintes.
Pour la Syrie, ce remboursement représente bien plus que son montant symbolique : il ouvre la porte à des fonds de reconstruction massifs pour un pays aux infrastructures dévastées et à l’économie exsangue.
L’initiative pourrait également encourager d’autres pays du Golfe, comme les Émirats arabes unis ou le Koweït, à s’engager davantage, amorçant une dynamique régionale pour stabiliser et rebâtir la Syrie.