Alors que le Moyen-Orient reste sous haute tension après l’escalade militaire entre Israël et l’Iran, la Jordanie, la Syrie et le Liban ont rouvert ce samedi matin leurs espaces aériens, fermés la veille par mesure de sécurité. Cette décision marque un retour progressif à une circulation aérienne partielle dans une région toujours menacée par de possibles débordements militaires.
La Jordanie, qui avait intercepté vendredi plusieurs missiles et drones traversant son espace, a été la première à rouvrir son ciel à partir de 7h30 (4h30 GMT), selon une annonce de son autorité de l’aviation civile. Une décision suivie rapidement par le Liban et la Syrie, qui ont également levé leurs restrictions, tout en déclarant rester vigilants face à l’évolution rapide de la situation sécuritaire dans la région.
À Beyrouth, la compagnie nationale Middle East Airlines (MEA) a aussitôt repris la programmation de ses vols au départ et à l’arrivée de la capitale libanaise. De nombreux passagers, bloqués à l’aéroport depuis la veille, ont ainsi pu être réacheminés, après une nuit marquée par l’incertitude et les annulations en chaîne.
En Syrie, les autorités ont également rouvert l’espace aérien, tout en soulignant « suivre de près la situation régionale », un euphémisme révélateur de l’instabilité ambiante.
Malgré cette reprise progressive du trafic, l’Agence européenne de sécurité aérienne (AESA) a émis un avertissement sévère dans la matinée, appelant toutes les compagnies aériennes à éviter l’espace aérien de cinq pays : l’Iran, l’Irak, Israël, la Jordanie et le Liban. Dans son bulletin de veille sur les zones de conflit (Conflict Zone Information Bulletin – CZIB), l’AESA alerte sur un « risque élevé pour l’aviation civile », évoquant notamment les dangers liés à la présence de systèmes de défense anti-aériens, de missiles balistiques ou de croisière, et les potentielles erreurs d’identification ou de ciblage.
L’agence insiste : « la situation reste volatile », et tout survol de la zone expose les vols à des risques majeurs liés aux hostilités en cours.
La veille, des dizaines de vols avaient été annulés ou déroutés à la suite des frappes israéliennes sur le territoire iranien, qui ont déclenché une riposte immédiate de Téhéran. L’espace aérien avait été complètement fermé dans plusieurs pays, notamment en Israël, en Iran, en Irak et en Jordanie, causant de fortes perturbations dans tout le secteur du transport aérien régional et international.
Alors que l’échange de frappes entre Israël et l’Iran se poursuit et que les craintes d’une escalade plus large se renforcent, la prudence reste de mise. Les compagnies aériennes devront désormais jongler entre impératifs sécuritaires, recommandations internationales, et réalités logistiques dans une zone où le moindre incident pourrait avoir des conséquences tragiques.