Les Nations Unies ont officiellement déclaré l’état de famine à Gaza, estimant que plus de 500 000 personnes font face à une situation alimentaire catastrophique, un chiffre qui pourrait atteindre 641 000 d’ici fin septembre. Le secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a qualifié cette famine de « catastrophe d’origine humaine », exhortant à un cessez-le-feu immédiat.
L’évaluation, publiée le 22 août par le Cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire (IPC), souligne une aggravation dramatique de la crise, marquée notamment par une grave pénurie de lait maternisé et une forte augmentation de la malnutrition infantile. Les responsables onusiens pointent directement les restrictions israéliennes sur l’acheminement de l’aide humanitaire. Le Haut-Commissaire aux droits de l’homme, Jürgen Türk, a même averti que les morts liées à la famine pourraient constituer des crimes de guerre.
Israël a fermement rejeté ces conclusions, les qualifiant de « fausses et partiales ». Selon le ministère israélien des Affaires étrangères, le rapport reposerait sur des données « fournies par le Hamas » et ignorerait les récents convois d’aide humanitaire. L’État hébreu assure que plus de 100 000 camions d’aide ont franchi les points de passage vers Gaza et que « les prix alimentaires ont chuté » grâce à cet afflux de marchandises.
Pendant ce temps, les opérations militaires israéliennes s’intensifient autour de la ville de Gaza, où les bombardements se multiplient. Israël a autorisé la mobilisation de 60 000 réservistes en vue d’une nouvelle offensive terrestre, tandis que les négociations de cessez-le-feu avec le Hamas piétinent malgré une médiation égypto-qatarie.
Sur le plan diplomatique, 21 pays, dont la France et le Royaume-Uni, ont condamné jeudi la validation par Israël de projets de colonisation en Cisjordanie, qualifiant cette décision de « violation flagrante du droit international » qui compromet « toute solution à deux États ».