Lyon, 15 avril 2025 — L’influenceuse franco-algérienne Sofia Benlemmane, déjà dans le collimateur pour ses menaces de mort en ligne, replonge dans la tourmente judiciaire. Le parquet de Lyon a lancé une enquête pour violences volontaires sur personne dépositaire de l’autorité publique après un éclat de violence survenu mardi au tribunal correctionnel, un incident qui secoue une fois de plus l’opinion publique.
L’affaire a éclaté juste après l’audience où Benlemmane, 54 ans, venait d’écoper de neuf mois de prison avec sursis et 200 heures de travail d’intérêt général. Elle était jugée pour des propos haineux et violents publiés sur les réseaux sociaux, ciblant des opposants au régime algérien. Mais alors que la salle d’audience retrouvait son calme, Benlemmane a dérapé de manière spectaculaire. Hurlant « Vous êtes des sionistes, je vous emmerde ! », elle a semé le chaos, attirant avocats, visiteurs et forces de l’ordre dans une agitation immédiate.
Le scandale ne s’arrête pas là. Alors qu’une policière tentait de la maîtriser et de l’escorter hors de la salle, Benlemmane l’aurait repoussée violemment à deux reprises. La scène, filmée et devenue virale sur les réseaux sociaux, a poussé la fonctionnaire à déposer plainte dans la foulée. Ce nouvel épisode alimente la controverse autour de cette figure polarisante, connue pour ses sorties incendiaires.
Avec plus de 350 000 abonnés sur TikTok et Facebook, Sofia Benlemmane s’est forgée une réputation sulfureuse à coups de vidéos provocatrices. En janvier 2025, elle avait été interpellée aux côtés de trois autres influenceurs algériens en France, dans le cadre d’une enquête sur des contenus incitant à la haine et à la violence. L’une de ses vidéos les plus controversées la montrait lançant à une femme : « Nique ta mère toi et ta France », avant d’ajouter : « J’espère que tu seras tuée ». Des propos qui avaient choqué et alimenté les accusations à son encontre.
Lors de son procès en mars, Benlemmane avait tenté de désamorcer les critiques, plaidant une simple « façon de parler » et jurant n’avoir aucune intention violente. « Les mots ont dépassé mes pensées », avait-elle déclaré. Mais le tribunal n’a pas été convaincu. Le ministère public, dénonçant des « propos haineux incompatibles avec les valeurs démocratiques », avait requis un an de prison avec sursis. La condamnation prononcée, assortie d’une interdiction d’accès aux réseaux sociaux pendant six mois, visait à freiner ses dérives.
Ce nouvel incident pourrait bien sceller le sort de Benlemmane. L’agression présumée d’une policière et sa provocation publique aggravent son cas. Les autorités, déjà vigilantes face à son influence en ligne, pourraient durcir le ton. Alors que ses publications passées continuent de diviser, cette altercation au tribunal risque de lui coûter cher, tant sur le plan judiciaire que dans l’opinion publique.
L’enquête en cours dira si Benlemmane devra répondre de ces nouveaux faits devant la justice. Une chose est sûre : l’influenceuse, habituée à jouer avec le feu, se retrouve désormais sous une pression judiciaire accrue.