Les autorités algériennes se félicitent de la réception et de la planification de plusieurs stations de dessalement d’eau de mer, censées couvrir plus de 60 % des besoins nationaux en eau. Un chiffre mis en avant par Belaid Mezerkat, directeur central au ministère de l’Hydraulique, lors de son intervention sur la chaîne III de la Radio nationale.
Le responsable a précisé que la mise en service de cinq nouvelles stations, lancées récemment par le président Abdelmadjid Tebboune, permettra d’atteindre 5,5 millions de m³ d’eau dessalée par jour. De plus, six autres stations sont prévues dans les wilayas de Tlemcen, Mostaganem, Chlef, Tizi Ouzou, Jijel et Skikda, ce qui devrait porter la couverture des besoins en eau du pays à 60 % par l’eau de mer dessalée.
Cependant, ce chiffre masque un échec : l’Algérie se retrouve dépendante du dessalement de l’eau de mer non pas par choix stratégique, mais par nécessité, après avoir échoué à gérer ses ressources hydriques. En témoignent les faibles niveaux de remplissage des barrages, qui peinent à dépasser les 56 % dans l’Est et s’effondrent à des seuils alarmants de 0 à 11 % dans d’autres régions comme le Centre et l’Ouest du pays.
La situation révèle un problème structurel lié à la mauvaise gestion de l’eau, aux fuites non maîtrisées et au retard dans la modernisation des infrastructures hydriques. Plutôt que de trouver des solutions durables, le gouvernement préfère s’acheter du temps en multipliant les usines de dessalement, malgré leur coût astronomique et leur impact environnemental.
Plutôt que d’annoncer fièrement de nouvelles stations de dessalement, le pouvoir devrait se questionner sur l’effondrement du système hydraulique traditionnel et l’incapacité chronique de l’Algérie à stocker et gérer son eau. Se réjouir d’avoir recours à un dernier recours est l’aveu d’un échec, bien plus qu’une preuve de réussite.
