Le débat sur les sélections juvéniles en Algérie ressurgit après les échecs cuisants des équipes U17 et U20 à se qualifier pour les tournois continentaux. Une fois de plus, ces contre-performances révèlent une faille profonde et récurrente : l’absence d’une politique durable pour la formation et le développement des jeunes talents.
Depuis des décennies, les catégories jeunes accumulent les échecs, symptôme d’un système sans vision ni ambition. Pourquoi alors feindre la surprise ? Rien de structurant n’a été entrepris pour inverser la tendance. Les critiques pleuvent, mais elles évitent trop souvent de poser la seule question qui vaille : que faut-il changer pour espérer des résultats durables ?
Le redressement du football algérien, en particulier à travers ses catégories juvéniles, passe par la mise en œuvre de mesures ambitieuses et coordonnées, articulées autour de quatre axes principaux :
Pour assurer un développement efficace, il est impératif de créer des centres de formation réellement fonctionnels, dotés d’équipements modernes et animés par des techniciens qualifiés. Ces structures doivent dépasser leur rôle symbolique et devenir de véritables piliers de l’encadrement des futurs talents.
Une coopération active entre le ministère de l’Éducation nationale, la Fédération algérienne de football (FAF) et les collectivités locales est indispensable. Intégrer le football dans les programmes scolaires et offrir des infrastructures adaptées doivent être des priorités communes pour favoriser l’épanouissement des jeunes joueurs.
Les clubs doivent être tenus de s’investir pleinement dans la formation, en respectant des standards rigoureux pour leurs installations et en garantissant une qualification optimale des entraîneurs. Cette responsabilité est incontournable pour bâtir un avenir solide pour le football national.
Réformer le football algérien nécessitera du temps. Les pays qui excellent aujourd’hui ont bâti leur succès sur des décennies d’efforts cohérents et stratégiques. Pour espérer un véritable redressement, l’Algérie devra s’inscrire dans une démarche similaire, avec une échéance d’au moins 10 à 20 ans.
Pour cela, il est impératif d’abandonner les querelles internes et la recherche de boucs émissaires. La survie du football algérien, tout comme son rayonnement futur, passe par un travail de fond, pensé pour les générations à venir. Faute d’un sursaut collectif, le pays continuera à subir des échecs, condamnant ses jeunes talents à l’oubli.L’heure est venue de cesser de contourner la montagne. Il faut commencer à l’escalader.