La démolition imminente du stade Omar Hamadi à Bologhine, un lieu historique du football algérien, marque la fin d’une ère pour le sport national, mais aussi un triste reflet de la négligence chronique dans l’entretien des infrastructures sportives en Algérie. Ce stade, autrefois un bastion du football algérien et témoin de nombreuses gloires, est désormais jugé trop dégradé pour accueillir des matchs. Classé dans la « zone rouge » par les services techniques (CTC), il représente une structure qui n’a pas été entretenue à la hauteur de son importance historique.
La dégradation du stade Omar Hamadi ne peut pas être expliquée simplement par son âge. Bien que ce stade ait été construit sous la période coloniale, il a longtemps été le témoin des exploits des clubs légendaires tels que le MC Alger et l’USM Alger. Cependant, la lenteur des autorités à effectuer les rénovations nécessaires a conduit à son état actuel de délabrement. Ce manque d’entretien récurrent témoigne de l’inaction et de la négligence des responsables sportifs et municipaux qui n’ont pas su anticiper la nécessité de moderniser un site aussi emblématique.
La question qui se pose est la suivante : pourquoi avoir laissé un tel lieu se détériorer au point de le rendre inutilisable aujourd’hui ? Les autorités n’ont pas pris les mesures préventives nécessaires pour préserver un élément clé du patrimoine sportif national, ce qui soulève des interrogations sur la gestion des infrastructures sportives en Algérie. La négligence des responsables a-t-elle été motivée par un manque de priorisation du sport dans l’agenda politique et économique du pays ?
Ce n’est pas la première fois que des stades et autres infrastructures sportives subissent des dégradations dues à un manque d’entretien et à des retards dans les rénovations. Le cas du stade Omar Hamadi illustre malheureusement un phénomène récurrent dans la gestion des équipements publics en Algérie. La décision de démolir un lieu emblématique comme celui-ci aurait pu être évitée si des investissements réguliers avaient été faits dans sa rénovation et son entretien au fil des années. Un manque de vision à long terme est évident, avec des décisions qui, bien qu’ayant une portée symbolique, ne tiennent pas suffisamment compte des besoins immédiats du sport.
La transformation du site en un espace urbain moderne peut certes apporter des avantages économiques, mais elle ne doit pas occulter la nécessité de préserver les lieux symboliques et d’investir de manière continue dans les infrastructures sportives. Les autorités doivent se poser la question de la gestion de l’héritage sportif, en particulier dans une période où le football est de plus en plus porteur de sens pour l’identité nationale.
La démolition du stade Omar Hamadi, bien qu’elle soit présentée comme faisant partie du Plan Bleu National, doit servir de leçon. Il est impératif que les autorités prennent conscience de l’importance de maintenir en bon état les infrastructures sportives, qui sont des lieux de mémoire pour des générations de supporters et des acteurs du football.