Un tribunal français a inculpé lundi l’ancien président français Nicolas Sarkozy de corruption et d’abus d’influence et l’a condamné à trois ans de prison, dont deux avec sursis.
Sarkozy a été accusé d’avoir aidé un juge à obtenir un poste élevé à Monaco en échange d’informations sur une enquête sur ses problèmes de financement de campagne. Mais Sarkozy – qui a assisté à l’audience de l’affaire dite «d’écoute électronique» – n’ira pas en prison car cette peine est généralement appliquée en France pour des peines supérieures à deux ans.
Le 8 décembre, le parquet a demandé 4 ans d’emprisonnement pour l’ancien président (66 ans), dont deux ans en effet, estimant que l’image de la présidence française «a été endommagée» par cette affaire, qui a eu des «effets dévastateurs».
La décision sera également décisive pour Nicolas Sarkozy, qui fait face à un deuxième procès à partir du 17 mars, connu sous le nom d’affaire «Bigmalion» pour avoir financé sa campagne pour les élections présidentielles de 2012.
Sarkozy s’est retiré de la politique en 2016, mais il reste populaire auprès de la droite un an avant la prochaine élection présidentielle. Sarkozy a exigé devant le tribunal de «l’absoudre de cette stigmatisation».
La question des «écoutes téléphoniques» remonte à 2014, lorsque l’utilisation de WhatsApp et d’autres messages cryptés n’était pas généralisée, comme l’a confirmé l’ancien président français.
Dans le cadre de l’enquête sur les soupçons de financement libyen pour sa campagne électorale de 2007, au cours de laquelle 4 chefs d’accusation ont été retenus contre lui, les juges ont découvert que Sarkozy utilisait une ligne téléphonique secrète sous le nom de «Paul Bismus» pour communiquer avec son avocat, Thierry Ertzog.