Le gouvernement de transition du Soudan a soutenu la proposition des EAU de servir de médiateur dans un différend frontalier avec l’Éthiopie et dans les négociations sur l’exploitation du grand barrage africain, en construction sur le Nil Bleu.
Les tensions sur le contrôle des terres agricoles dans la région d’al-Fashaqa, à la frontière entre l’Éthiopie et le Soudan, se sont intensifiées ces derniers mois. Dans le même temps, les discussions sur le Grand Ethiopian Renaissance Dam (GERD), le projet hydroélectrique qui devrait affecter le volume d’eau en aval du Nil, au Soudan et en Égypte, sont au point mort. Ces problèmes et d’autres risquent d’effondrer les relations entre Khartoum et Addis-Abeba.
Le ministre soudanais de l’Information, Hamza Baloul, a déclaré que le gouvernement soutenait la proposition de médiation des EAU, après l’avoir soigneusement évaluée au niveau ministériel.
Cette avancée est intervenue après que le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed a déclaré, que son pays n’avait pas l’intention de mener une guerre avec le Soudan, mais souhaitait résoudre pacifiquement les tensions sur al-Fashaqa et le GERD.
L’Éthiopie a commencé à remplir le réservoir du barrage l’année dernière après que les trois pays n’aient pas réussi à conclure un accord juridiquement contraignant sur son fonctionnement.
Les responsables éthiopiens espèrent que le projet, désormais achevé aux trois quarts, atteindra sa pleine capacité de production d’électricité en 2023. Le Soudan, cependant, craint que les travaux n’augmentent le risque d’inondation et compromettent le fonctionnement de ses barrages sur le Nil. Le gouvernement de Khartoum affirme qu’au moins 20 millions de personnes, soit plus de la moitié de la population du pays, pourraient être touchées si l’Éthiopie remplissait et exploitait le barrage sans se coordonner avec les autres parties prenantes. Pendant ce temps, l’Égypte a qualifié le barrage de menace existentielle car elle craint de réduire ses quotas d’eau.