L’Égypte affirme son soutien indéfectible aux pays membres de l’Alliance des États du Sahel (AES) – le Burkina Faso, le Mali et le Niger – dans leur lutte contre le terrorisme, la consolidation de la souveraineté nationale et le développement économique. Une position réaffirmée cette semaine par le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, lors d’une tournée diplomatique au Sahel, qui l’a conduit à Ouagadougou, Niamey, Bamako et N’Djaména.
Reçu par le président burkinabè Ibrahim Traoré, Abdelatty a transmis un message personnel du président égyptien Abdel Fattah Al-Sissi, réaffirmant « l’engagement total du Caire à accompagner les pays sahéliens dans leur combat commun contre le terrorisme et pour la défense de leur souveraineté ».
« L’Égypte est prête à coopérer sous toutes ses formes avec l’AES et à fournir tout type d’assistance aux États membres pour renforcer leur stabilité », a souligné Abdelatty, selon un communiqué officiel de la présidence burkinabè.
Les échanges entre les responsables égyptiens et les chefs d’État du Sahel ont porté sur plusieurs axes stratégiques : sécurité, défense, investissement, commerce, développement agricole et infrastructures.
À Ouagadougou, la lutte contre l’extrémisme violent, les partenariats commerciaux et les investissements bilatéraux ont été au centre des discussions. Le ministre égyptien a salué la position du Burkina Faso en faveur de l’unité africaine et son combat pour la souveraineté nationale.
Au Niger, le premier Forum économique Égypte-Niger a permis à une trentaine d’entreprises égyptiennes d’explorer des partenariats dans l’agriculture, la pharmacie et les travaux publics. Un mémorandum d’accord y a été signé afin d’instaurer un mécanisme régulier de concertation politique.
À Bamako, Badr Abdelatty a été reçu par le président Assimi Goïta. La délégation égyptienne a évoqué des projets de coopération dans les secteurs des mines, de l’énergie et de l’agro-industrie. Le diplomate a insisté sur le fait que le soutien de l’Égypte au Mali est global, « tant sur le plan sécuritaire que dans une perspective de développement durable ».
Enfin, à N’Djaména, bien que la visite ait été qualifiée de technique, Abdelatty s’est entretenu avec son homologue tchadien Abdoulaye Sabre Fadoul. Ils ont abordé des sujets clés comme l’exemption de visa entre les deux pays, la tenue d’une commission mixte en septembre, et les conséquences du conflit au Soudan voisin.
Ce déplacement diplomatique s’inscrit dans une dynamique de renforcement des relations Sud-Sud, où Le Caire ambitionne de jouer un rôle central sur la scène africaine. Badr Abdelatty a également plaidé pour le soutien des pays sahéliens à la candidature de Khaled El-Enany, ancien ministre égyptien du Tourisme, au poste de directeur général de l’UNESCO.
Alors que l’AES s’est retirée de la CEDEAO en janvier 2024 pour dénoncer son manque de soutien dans la lutte contre le terrorisme, l’Égypte apparaît comme un partenaire stratégique crédible, prêt à investir politiquement, économiquement et sécuritairement dans le Sahel.
Ces visites, qui font suite à celle du ministre malien des Affaires étrangères Abdoulaye Diop au Caire, traduisent un réchauffement significatif des relations entre l’Égypte et les nouvelles autorités sahéliennes.