Les prix du pétrole ont légèrement rebondi, portés par un repli inattendu des stocks américains et une dynamique favorable sur le front du commerce international, mais le contexte global reste marqué par l’incertitude.
Selon le dernier rapport de l’EIA, les réserves de brut aux États-Unis ont chuté d’environ 3,2 millions de barils – soit bien davantage que les 1,6 million attendus – ce qui a redonné un peu de tonus aux cours (The Guardian, Reuters, FXStreet). Cette tendance haussière s’est prolongée en Asie : le Brent gagne 24 cents à 68,75 $, tandis que le WTI prend 25 cents à 65,50 $, confirmant une petite pause dans une série de baisses (Reuters).
En outre, un accord commercial récemment conclu entre les États-Unis et le Japon — prévoyant un tarif de 15 % et un plan d’investissement de 550 milliards de dollars — ainsi que des progrès dans les négociations avec l’Union européenne, ont dopé l’optimisme sur la demande (Reuters).
Cependant, les marchés restent sur leurs gardes face à plusieurs risques : le flou persistant autour des discussions entre Washington et Pékin, les tensions géopolitiques au Proche‑Orient, et la perspective de représailles tarifaires en cas d’échec des négociations avec l’UE (blogs.worldbank.org, Reuters). Ce cocktail de facteurs maintient les cours dans une zone de confort, sans réel envolée.
Sur le plan fondamental, la baisse notable des stocks de brut et d’essence souligne une demande réelle, tant domestique qu’à l’export. La résilience des flux américains, en particulier vers l’Asie, atteste d’une vigueur inattendue du marché, malgré les doutes sur la croissance mondiale.
Mais cette dynamique de l’offre se heurte à un plafond symbolique : les prix ne décollent pas, prisonniers de l’aversion au risque. Les investisseurs surveillent avec inquiétude les effets potentiels d’un durcissement monétaire aux États-Unis, la fragilité persistante de l’économie chinoise, et les répercussions possibles des tensions au détroit d’Ormuz ou en mer Rouge.
Dans ce contexte, les analystes évoquent de plus en plus un « marché en équilibre instable » : l’offre se tend, mais sans déclencher de rallye durable, tant que le facteur confiance ne revient pas.
À court terme, les perspectives restent modérées. L’absence de catalyseur fort – que ce soit une crise géopolitique aiguë ou un accord commercial structurant – limite toute flambée brutale. Les opérateurs s’attendent à ce que les prix évoluent dans une fourchette étroite entre 63 $ et 70 $ le baril, sauf rupture majeure.
La réunion prochaine de l’OPEP+ et les données sur la croissance américaine au deuxième trimestre seront scrutées de près. Dans cette configuration, le pétrole reste un baromètre des tensions économiques globales : sensible, volatil, mais incapable de se libérer pleinement.