Après trois jours de baisse consécutive, les cours du pétrole ont marqué une pause ce mercredi, dans un contexte mêlant signaux positifs sur le plan commercial et inquiétudes persistantes liées aux tensions géopolitiques. Le baril de Brent de la mer du Nord a progressé de 15 cents (+0,22 %), atteignant 68,74 dollars, tandis que le brut américain West Texas Intermediate s’est établi à 66,44 dollars (+0,29 %).
Cette légère hausse, bien que modeste, intervient dans un climat international contrasté. L’annonce d’un accord commercial entre les États-Unis et le Japon semble avoir rassuré temporairement les marchés. L’administration Trump a fait savoir que le Japon s’était engagé à investir 550 milliards de dollars aux États-Unis, en contrepartie d’un accord tarifaire imposant 15 % de droits de douane sur ses exportations. Un geste perçu par certains comme un coup politique, mais qui peine à masquer les tensions commerciales globales, notamment avec l’Union européenne.
En effet, Bruxelles a immédiatement réagi aux nouvelles taxes américaines en annonçant des mesures de rétorsion, alimentant ainsi la guerre commerciale transatlantique. Cette escalade tarifaire continue de peser sur les perspectives de croissance mondiale, et par ricochet, sur la demande en énergie.
Autre facteur influent : les données hebdomadaires sur les stocks américains. Selon les premières estimations, les réserves de pétrole brut aux États-Unis auraient reculé d’environ 1,6 million de barils, ce qui laisse entrevoir une demande intérieure robuste. Le rapport de l’American Petroleum Institute vient appuyer cette tendance, révélant une baisse des stocks de brut et d’essence, bien que les réserves de condensats de gaz aient légèrement augmenté.
Par ailleurs, la géopolitique ne cesse de s’inviter dans l’équation pétrolière. Washington a réaffirmé son intention de durcir les sanctions contre la Russie, en ciblant spécifiquement ses exportations de pétrole afin de faire pression sur Moscou dans le cadre de la guerre en Ukraine. En réponse, l’Union européenne a adopté une 18e salve de sanctions, abaissant encore le prix plafond du pétrole russe. Mais sans l’implication directe des États-Unis, les analystes s’accordent à dire que l’efficacité de ces nouvelles mesures restera limitée.
La stabilisation observée sur les marchés pétroliers ne doit pas être interprétée comme un retour à la normale. En réalité, les fluctuations récentes traduisent un marché extrêmement sensible aux décisions politiques et diplomatiques, souvent imprévisibles. La hausse actuelle repose davantage sur des effets d’annonce – qu’il s’agisse d’accords commerciaux ou de sanctions – que sur des fondamentaux solides.
Le prix du pétrole reste donc soumis à un double jeu d’illusions diplomatiques et de tensions économiques. Entre promesses d’investissements, guerres tarifaires, et sanctions ciblées à l’impact encore incertain, les marchés naviguent à vue. Une situation d’autant plus préoccupante pour les pays dépendants des revenus pétroliers, comme l’Algérie, qui subissent de plein fouet la volatilité des cours sans disposer d’un réel levier de régulation.