Le pape François a émis des excuses, une démarche inhabituelle, suite à l’utilisation d’un terme vulgaire et offensant envers les homosexuels lors d’une rencontre avec des évêques italiens.
Le Vatican a déclaré dans un bref communiqué que le pape « n’avait jamais eu l’intention d’offenser ou d’exprimer des propos homophobes » et s’excusait auprès de ceux qui avaient été offensés par l’usage de ce mot.
Ce terme, issu du dialecte romain, « frociaggine », est difficile à traduire et dérive de « frocio », une insulte signifiant « pédé » en romain, utilisée de manière péjorative pour décrire un environnement associé aux « pédés ».
Ces propos avaient été tenus par le souverain pontife de 87 ans le 20 mai lors d’une réunion privée avec 250 évêques de la Conférence épiscopale italienne (CEI), où il avait déconseillé d’admettre ouvertement des personnes homosexuelles dans les séminaires religieux, déclarant qu’il y avait déjà trop de « frociaggine ».
Bien que certains observateurs estiment que le pape argentin, dont la langue maternelle est l’espagnol, n’ait pas saisi la connotation négative de ce mot, il est surprenant qu’il ait employé un terme aussi vulgaire, appartenant au dialecte romain.
Le Vatican a pris soin de souligner que Jorge Bergoglio avait affirmé à maintes reprises que « dans l’Église, il y a de la place pour tous », malgré cette maladresse linguistique.
Francis DeBernardo, à la tête de l’organisation américaine de défense des catholiques LGBTQ New Ways Ministry, a salué les excuses du pape tout en espérant que cet incident le sensibilisera davantage à l’impact de son langage.
La position du pape François sur les homosexuels est ambivalente, oscillant entre des gestes d’ouverture, comme l’autorisation potentielle de bénir les couples gais, et le maintien de la doctrine de l’Église considérant les relations homosexuelles comme un péché.
Certains touristes à Rome ont exprimé leur perplexité face à l’utilisation de ce langage par le chef de l’Église catholique, le considérant comme irrespectueux et incompatible avec le rôle de rassemblement et d’unité que la religion devrait incarner.