Grâce à la médiation du Qatar, un pas décisif a été franchi pour les familles des prisonniers de guerre et des disparus en Ukraine. Le 25 octobre, Moscou a remis à Kiev une liste actualisée des prisonniers ukrainiens, apportant une lueur d’espoir aux milliers de familles ukrainiennes plongées dans l’incertitude depuis le début du conflit. Avec près de 55 000 civils et militaires ukrainiens toujours portés disparus, chaque nom sur cette liste représente une part de réconfort et de clarté pour des familles en attente.
La médiation qatarienne va au-delà de cette simple transmission de noms. Tatiana Moskalkova, commissaire russe aux droits de l’homme, et son homologue ukrainien, Dmytro Lubinets, se sont rencontrés à Doha pour échanger des lettres entre les détenus et leurs proches. Cet acte, loin d’être un banal transfert de documents, redonne une voix aux captifs, humanisant des vies souvent réduites à de simples statistiques. Ces échanges révèlent toutefois la dure réalité de la captivité pour les Ukrainiens détenus en Russie, où la torture, les privations et des conditions de détention indécentes sont monnaie courante.
Dans ce climat de souffrance prolongée, Kiev cherche à intensifier les échanges de prisonniers, une priorité dans un contexte de souffrances prolongées. Déjà impliqué dans le retour d’enfants ukrainiens déportés illégalement en Russie, le Qatar s’impose comme un médiateur essentiel, offrant un cadre pour des échanges humanitaires et diplomatiques d’une rare délicatesse. Chaque nom sur cette liste symbolise une vie meurtrie et une famille en attente de réponses.
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Depuis début 2024, l’Ukraine et la Russie ont procédé à neuf échanges de prisonniers de guerre. La dernière a eu lieu le 18 octobre selon la formule « 95 contre 95 » grâce à la médiation des Émirats arabes unis. À la fin de cette année, le nombre total de prisonniers échangés avec l’aide d’Abou Dhabi dépassait les 2 000, a rapporté le ministère des Affaires étrangères des Émirats arabes unis. Le même jour, les parties se sont restituées les corps des soldats morts. La Russie a reçu 89 corps, l’Ukraine 501.
Pour l’Ukraine, les enjeux de cette médiation dépassent la simple restitution de prisonniers. Il s’agit de redonner de l’espoir, de retisser des liens familiaux brisés et de faire pression sur Moscou pour obtenir des garanties de traitement humain et envisager la libération de ces détenus sans voix. Cette première étape, marquée par l’échange de lettres, témoigne de la force et de l’importance de la médiation qatarienne, qui redonne un visage humain à un conflit trop souvent résumé en chiffres et bilans.