Le marché pétrolier a reculé vendredi, principalement en raison de la dissipation des inquiétudes concernant les effets de l’ouragan Rafael sur les infrastructures énergétiques du golfe du Mexique. De plus, le ralentissement de la demande chinoise en pétrole brut, marqué par une chute de 9 % des importations en octobre pour le sixième mois consécutif, a accentué la pression à la baisse sur les prix.
À 11h40 (HE), le Brent pour livraison en janvier s’échangeait à 73,76 dollars le baril, en baisse de 2,7 %, tandis que le WTI pour livraison en décembre s’établissait à 70,28 dollars, en repli de 2,9 %. Selon Carsten Fritsch de Commerzbank, cette faiblesse des importations chinoises résulte du ralentissement économique du pays et de l’essor de la mobilité électrique.
Le récent fléchissement des prix est aussi lié aux nouvelles concernant l’ouragan Rafael. Bien qu’il ait initialement provoqué l’arrêt de près de 400 000 barils par jour dans le golfe du Mexique, Rafael s’est finalement affaibli, n’entraînant pas les dommages redoutés. Cette interruption temporaire de production avait cependant soutenu les prix en début de semaine.
Les fluctuations de prix ont également été influencées par les récentes élections américaines. L’élection de Donald Trump a d’abord été perçue de manière négative par les marchés pétroliers, mais les cours se sont redressés, les investisseurs anticipant un possible renforcement des sanctions contre l’Iran et le Venezuela, ce qui pourrait réduire l’offre mondiale de pétrole. En parallèle, l’approche pro-pétrole de l’administration Trump laisse entrevoir un soutien accru à la production nationale de brut et de gaz, ce qui pourrait exercer une pression baissière sur les prix.
Certains analystes estiment toutefois que les changements dans les politiques énergétiques américaines pourraient être moins radicaux que prévu. « Trump semble opter pour une approche pragmatique, où il pourrait éviter des changements drastiques sous l’influence de conseillers modérés », selon un rapport de BMI Research cité par Reuters.
En parallèle, les marchés restent attentifs à une potentielle hausse de l’offre de pétrole aux États-Unis, ainsi qu’à l’éventuelle mise en place de nouvelles taxes douanières sur les importations chinoises, qui pourraient également affecter la demande mondiale, souligne Yeap Jun Rong, stratège chez IG.
Alors que la saison des ouragans a contribué aux fluctuations des prix ces derniers mois, Duke Energy, un géant de l’électricité basé en Caroline du Nord, a estimé le coût de la restauration des infrastructures endommagées par les tempêtes à près de 2,9 milliards de dollars.
Les perspectives énergétiques sous la présidence Trump demeurent incertaines. Selon BMI Research, le président pourrait adopter une ligne modérée et éviter des changements radicaux, en partie sous la contrainte de ses conseillers. Les cours du pétrole brut se dirigeaient néanmoins vers une clôture hebdomadaire en hausse, malgré un repli temporaire lié aux résultats des élections.