Le Premier ministre malien Choguel Kokalla Maïga a été limogé par la junte militaire au pouvoir à Bamako, quelques jours après avoir exprimé publiquement des critiques contre le gouvernement militaire, soulignant son exclusion des décisions clés. Cette décision s’inscrit dans un contexte de transition politique incertain et d’isolement progressif de Maïga au sein du pouvoir militaire.
Choguel Kokalla Maïga, en poste depuis 2021 après le second coup d’État en l’espace d’un an, était perçu comme un visage civil du régime militaire. Toutefois, son autorité était limitée face aux militaires dominants. Son limogeage survient après ses remarques, samedi, où il a dénoncé l’absence de consultation sur les choix politiques majeurs, notamment concernant le maintien des généraux au pouvoir, et a évoqué une période de « confusion » durant la transition.
La junte, qui contrôle le pays depuis août 2020, s’était initialement engagée à rendre le pouvoir aux civils en mars 2024. Cependant, cet engagement reste flou, sans nouvelle échéance fixée, accentuant les préoccupations internationales sur la stabilité politique du Mali.
Ancien ministre et figure du Mouvement du 5-Juin/Rassemblement des forces patriotiques (M5-RFP), Choguel Kokalla Maïga a joué un rôle central dans le pivot stratégique du Mali vers la Russie, en rupture avec la France. En 2021, à l’ONU, il avait dénoncé le retrait de la force Barkhane, contribuant à légitimer le déploiement des paramilitaires russes du groupe Wagner, dont les actions ont alimenté de vives critiques internationales.
Le limogeage de Maïga pourrait affaiblir la légitimité du gouvernement de transition, notamment sur la scène internationale. Tandis que le pays fait face à une insécurité persistante et à des défis économiques importants, l’absence de clarté sur la fin de la transition nourrit les inquiétudes concernant la stabilité du Mali à long terme.