Le ministre de l’Éducation nationale, Mohamed Seghir Saadaoui, a suscité une vague de controverses et d’indignation dans la région amazighe de Kabylie, en Algérie, en raison de la manière jugée raciste dont il a présenté les résultats des examens du Brevet d’Enseignement Moyen (BEM) et du Baccalauréat. En effet, le ministre a omis, dans ses déclarations officielles, de mentionner la wilaya de Tizi Ouzou, qui a enregistré le taux de réussite le plus élevé au niveau national pour le BEM, préférant mettre en avant l’École internationale algérienne de Paris, qu’il a désignée comme ayant obtenu la première place.
Cette approche a été largement interprétée dans la région de Kabylie comme une tentative de « minimiser les réalisations de la région » ou même comme un mépris délibéré. La polémique s’est intensifiée lorsque le ministre a annoncé, le 20 juillet, lors de la présentation des résultats du Baccalauréat, que les wilayas de Tizi Ouzou (région de Kabylie) et de Relizane (ouest du pays) se partageaient la première place avec un taux de réussite de 62,83 %, bien que Relizane ait obtenu un taux légèrement inférieur (62,09 %), soit un écart de 0,74 %. Bien que minime, cet écart a suffi à déclencher une vague de colère sur les réseaux sociaux, où le ministre a été accusé de nourrir des sentiments hostiles envers la Kabylie et de mépris envers les Amazighs, dans un contexte de sensibilités politiques et culturelles croissantes liées à la région. Certains l’ont également accusé d’avoir « délibérément omis de mentionner » que la troisième place du classement revenait à Béjaïa, une autre grande ville de Kabylie, avec un taux de réussite de 59,50 %. Il a été souligné que c’est la dix-septième année consécutive que Tizi Ouzou occupe la première place en termes de taux de réussite au Baccalauréat, tandis que Béjaïa figure constamment sur le podium pour la même période.
Bien que la question puisse sembler triviale, elle ne l’est pas aux yeux de nombreux habitants de Kabylie, qui ressentent un mépris systématique de la part des autorités militaires. À ce sujet, un utilisateur a écrit sur Facebook : « Le ministre de l’Éducation nationale doit être sanctionné pour son régionalisme vulgaire. » Un autre a ajouté : « Ce ministre est une honte nationale. Il cherche par tous les moyens à minimiser le niveau d’excellence du Baccalauréat à Tizi Ouzou. Il faut le limoger. » Un autre utilisateur a attaqué Saadaoui en déclarant : « Le ministre de l’Éducation est déterminé à rétrograder Tizi Ouzou. Se moque-t-il d’elle encore une fois ? Non, il mérite maintenant une condamnation claire et sans compromis. »
