Les prix du pétrole ont connu une légère remontée, portée par un climat commercial plus apaisé et des anticipations haussières sur les prix saoudiens. Mardi, le Brent de la mer du Nord a progressé de 0,11 %, atteignant 70,12 dollars, tandis que le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain s’est établi à 66,76 dollars (+0,08 %), après avoir touché un creux de trois semaines.
Ce frémissement à la hausse reflète un regain d’optimisme nourri par la signature d’un accord commercial partiel entre les États-Unis et l’Union européenne. Cet accord, en limitant les hausses tarifaires à 15 % sur certains produits européens, a permis d’éviter une escalade susceptible de peser lourdement sur la demande énergétique mondiale. Parallèlement, la poursuite des pourparlers entre Washington et Pékin à Stockholm laisse entrevoir une prolongation de la trêve commerciale entre les deux géants économiques.
Toutefois, les tensions géopolitiques restent vives. Le président américain Donald Trump a fixé un ultimatum à la Russie pour un retrait du conflit ukrainien, menaçant d’imposer de nouvelles sanctions en cas d’inaction. Cette menace pèse sur l’équilibre de l’approvisionnement énergétique global, maintenant une certaine nervosité sur les marchés.
Dans ce contexte d’incertitude, l’Arabie saoudite envisage d’augmenter son prix de vente officiel (OSP) pour le brut léger à destination de l’Asie en septembre. Selon Reuters, cette hausse pourrait porter la prime de l’Arab Light entre 3,10 et 3,25 dollars par rapport à la moyenne d’Oman et de Dubaï. D’autres qualités, comme l’Arab Extra Light ou le Medium, devraient également connaître des hausses similaires, dans un contexte de raffineries asiatiques plus dynamiques et d’une concurrence russe accrue.
Plus tôt ce mois-ci, Saudi Aramco avait déjà relevé de 0,70 dollar son OSP pour août, atteignant 2,20 dollars — un sommet depuis mars. Cette tendance haussière est alimentée par une demande intérieure accrue en Arabie saoudite, notamment pour répondre aux pics de consommation d’électricité estivale, ce qui limite les exportations vers l’Asie malgré une hausse nominale de la production de l’OPEP+.
Le marché attend désormais les décisions du Comité ministériel conjoint de suivi de l’OPEP+ (JMMC), dont la réunion technique se tient cette semaine, en amont du sommet ministériel prévu le 3 août. Les analystes anticipent peu de changements immédiats dans les quotas de production, mais restent attentifs à la volonté du cartel de défendre ses parts de marché.
Ainsi, entre détente commerciale, incertitudes géopolitiques et ajustements stratégiques saoudiens, les marchés pétroliers oscillent dans une zone de fragilité contenue, où chaque signal économique ou diplomatique peut rapidement infléchir la courbe des prix.