Les prix du pétrole sont restés globalement stables ce mardi 29 juillet 2025, dans un climat d’attente et de prudence sur les marchés mondiaux. Les investisseurs scrutent de près la réunion de la Réserve fédérale américaine (FOMC) prévue ce mardi et mercredi, qui pourrait influencer l’évolution des taux d’intérêt dans un contexte de pressions inflationnistes toujours incertaines.
À Londres, le Brent de la mer du Nord pour livraison en septembre a légèrement progressé de 0,47 % à 70,37 dollars le baril, tandis que le baril américain de West Texas Intermediate (WTI) gagnait 0,64 % à 67,14 dollars. Ces variations modestes suivent une nette hausse enregistrée lundi, soutenue par un accord commercial entre les États-Unis et l’Union européenne ainsi que par un regain de tensions géopolitiques.
Sur le plan diplomatique, le président américain Donald Trump a lancé un nouvel ultimatum à la Russie. Lors d’une rencontre en Écosse avec le Premier ministre britannique, Trump a accordé à Vladimir Poutine « 10 à 12 jours » pour faire avancer le processus de paix avec l’Ukraine. Faute de progrès, Washington menace d’imposer des sanctions secondaires strictes, notamment contre les pays qui achètent du pétrole russe.
Une telle décision pourrait fortement perturber l’offre mondiale. La Russie, deuxième exportateur de brut au monde, fournit à la Chine environ 1,99 million de barils par jour et à l’Inde 1,75 million. Si Pékin et New Delhi devaient restreindre leurs achats pour éviter les représailles économiques américaines, l’équilibre du marché pétrolier global pourrait être sérieusement ébranlé.
« La perspective de sanctions secondaires fait craindre des perturbations majeures de l’approvisionnement », note John Plassard, analyste financier. Toutefois, certains experts doutent de la volonté réelle de Trump de faire grimper durablement les cours, alors qu’il milite régulièrement pour une baisse des prix du carburant.
Par ailleurs, l’accord commercial entre les États-Unis et l’Union européenne a calmé temporairement les marchés. L’UE s’est engagée à acheter 750 milliards de dollars d’énergie américaine et à investir 600 milliards de dollars aux États-Unis d’ici la fin du second mandat de Trump. Malgré cet engagement spectaculaire, les analystes restent sceptiques sur sa mise en œuvre concrète.
En parallèle, des pourparlers économiques se poursuivent à Stockholm entre représentants américains et chinois. Ces discussions, qui font suite à une trêve commerciale de 90 jours décidée à Genève en mai, visent à désamorcer les tensions persistantes entre les deux géants économiques.
Dans ce climat mêlant incertitudes économiques, tensions diplomatiques et attentes monétaires, les marchés pétroliers restent volatils et attentifs à toute annonce de la Fed ou du président Trump qui pourrait faire basculer l’équilibre précaire de l’offre et de la demande mondiales.