Les prix du pétrole ont connu une accalmie jeudi après plusieurs jours de hausse soutenue, alimentée par les tensions géopolitiques. Le baril de Brent s’est stabilisé autour de 73 dollars, tandis que le West Texas Intermediate (WTI) s’est maintenu au-dessus de 70 dollars, après un bond de plus de 7 % depuis le début de la semaine. Cette stabilisation s’opère malgré l’intensification des menaces américaines à l’égard de l’Inde et de l’Iran, deux acteurs clés de l’équation énergétique mondiale.
Lors des échanges de jeudi, les marchés ont réagi avec prudence à la déclaration du président américain Donald Trump, qui a menacé d’imposer des sanctions ciblées à l’Inde pour ses importations persistantes de pétrole russe. Il a également évoqué l’instauration de droits de douane sur les exportations indiennes, tout en précisant que des négociations étaient en cours. Cette initiative vise à faire pression sur Moscou afin de mettre fin à sa guerre en Ukraine, mais elle pourrait aussi profondément perturber l’équilibre de l’offre sur le marché mondial du brut.
Parallèlement, l’administration américaine a annoncé un nouvel ensemble de sanctions contre le réseau de transport pétrolier iranien, qualifié de plus sévère depuis 2018. Cette double offensive – contre l’Inde et l’Iran – renforce les craintes d’un resserrement brutal de l’approvisionnement mondial, notamment en diesel et produits raffinés, au moment même où la demande saisonnière reste élevée.
Malgré ce climat d’incertitude, les prix du brut ont marqué une pause technique, les opérateurs prenant acte de l’ampleur des hausses récentes et adoptant une position d’attente à la veille d’échéances cruciales. La date butoir du 1er août fixée par Washington pour de nouveaux accords commerciaux suscite une forte nervosité, d’autant que Trump a également menacé d’imposer des droits de douane de 15 % sur les produits sud-coréens, élargissant le front commercial.
L’attention se porte désormais sur la réunion de l’alliance OPEP+ prévue ce week-end, au cours de laquelle les membres devront se prononcer sur la politique d’approvisionnement pour le mois de septembre. Bien que la plupart des observateurs anticipent une hausse modérée de la production, certains analystes estiment que les tensions géopolitiques actuelles pourraient inciter le cartel à conserver une approche prudente, voire à maintenir les réductions en cours pour soutenir les prix.
Le marché pétrolier évolue désormais sur une ligne de crête. Entre les menaces protectionnistes de Washington, le resserrement des sanctions, et l’attentisme de l’OPEP+, le brut oscille entre pressions haussières et signes de prudence. L’accalmie observée ce jeudi pourrait donc n’être qu’un répit temporaire dans une dynamique largement guidée par la géopolitique.