Le 31 juillet 2025, le ministre syrien des Affaires étrangères, Asaad al-Chaibani, s’est rendu à Moscou pour la première visite officielle d’un représentant du nouveau gouvernement syrien depuis la chute du régime de Bachar al-Assad. Cette visite marque un tournant majeur dans les relations entre Damas et Moscou, révélant les raisons profondes pour lesquelles le nouveau pouvoir syrien veut la Russie « à ses côtés ».
Depuis la fuite de Bachar al-Assad en décembre 2024, exilé en Russie, la Syrie traverse une phase de transition politique sous la direction du président intérimaire Ahmed al-Charaa et de son équipe. Le pays, meurtri par plus d’une décennie de guerre civile, fait face à de nombreux défis sécuritaires, politiques, économiques et sociaux.
Dans ce contexte, le nouveau gouvernement cherche à asseoir sa légitimité tant sur le plan national qu’international, tout en œuvrant à la stabilisation d’un pays profondément fracturé. La relation avec Moscou, qui a longtemps soutenu le régime Assad, devient ainsi un levier stratégique essentiel.
La Russie demeure un partenaire incontournable pour Damas, en raison de son rôle stratégique et multidimensionnel. Tout d’abord, la présence militaire russe en Syrie, avec ses bases navales à Tartous et aériennes à Hmeimim, assure non seulement la sécurité nationale syrienne mais contribue aussi à maintenir un équilibre régional fragile. Par ailleurs, même après la chute du régime Assad, Moscou conserve une influence politique et diplomatique majeure, notamment au sein des institutions internationales, offrant ainsi à la Syrie un appui essentiel pour renforcer sa position dans les négociations régionales et internationales.
Le ministre syrien a annoncé la création d’un comité chargé de réexaminer les accords conclus avec la Russie sous l’ère Assad. Ce réajustement traduit la volonté de la nouvelle administration de bâtir une relation plus équilibrée, fondée sur un respect mutuel et adaptée aux réalités actuelles.
Cette démarche pragmatique témoigne d’une volonté d’affirmer une nouvelle souveraineté syrienne tout en préservant les avantages stratégiques de l’alliance russo-syrienne.
En renforçant sa relation avec Moscou, le nouveau gouvernement cherche à stabiliser la scène intérieure, apaiser les divisions et asseoir sa légitimité. La Russie, de son côté, entend maintenir son influence dans la région et démontrer qu’elle demeure un partenaire fiable, capable de dialoguer avec les nouvelles autorités.