Les prix du pétrole poursuivent leur rallye haussier, soutenus par une série de facteurs combinant tensions géopolitiques, politiques tarifaires agressives et signaux contrastés sur l’état des stocks américains. Le Brent a franchi mercredi les 73 dollars le baril, au plus haut depuis plus d’un mois.
les contrats à terme sur le Brent pour livraison en septembre, qui expirent ce mercredi, progressaient de 27 cents (+0,4 %) à 73,51 dollars le baril, tandis que ceux sur le WTI (West Texas Intermediate) pour la même échéance gagnaient 37 cents (+0,5 %) à 70,37 dollars. Les contrats d’octobre sur le Brent s’établissaient quant à eux à 72,76 dollars, en hausse de 29 cents.
Cette progression marque la quatrième journée consécutive de hausse sur les marchés pétroliers mondiaux. En toile de fond, une inquiétude croissante quant à une contraction possible de l’offre mondiale, attisée par l’intensification de la stratégie de « pression maximale » menée par l’administration Trump.
Le président américain Donald Trump a annoncé mardi qu’il imposerait dans un délai de 10 à 12 jours des droits de douane secondaires de 100 % aux pays commerçant encore avec la Russie si Moscou ne mettait pas fin à sa guerre en Ukraine. Cette mesure, bien plus dure que l’ultimatum initial de 50 jours, vise directement la Chine et l’Inde, deux des plus grands acheteurs de pétrole brut russe.
Le lendemain, mercredi, Trump a franchi un nouveau cap en annonçant des droits de douane de 25 % sur les importations indiennes à compter du 1er août, tout en avertissant Pékin d’éventuelles représailles similaires si elle ne cesse d’acheter du pétrole russe. En parallèle, le département du Trésor américain a sanctionné 115 entités, personnes et navires liés à l’Iran, dans une offensive visant à limiter drastiquement les exportations pétrolières iraniennes après le bombardement d’installations nucléaires en juin.
Cette accumulation de tensions tarifaires et de sanctions a ravivé les craintes d’un resserrement brutal de l’offre mondiale de pétrole, poussant les investisseurs à se repositionner à la hausse.
« Les marchés anticipent que la mise en œuvre des droits de douane secondaires pourrait sévèrement perturber l’approvisionnement global en pétrole brut », commente Toshitaka Tazawa, analyste chez Fujitomi Securities. « Cela explique l’élan acheteur, malgré les signaux baissiers émanant des stocks américains de brut. »
L’accord commercial provisoire conclu entre les États-Unis et l’Union européenne, qui prévoit un tarif de 15 % sur certaines importations européennes, a par ailleurs permis d’apaiser les craintes d’une guerre commerciale transatlantique, renforçant la stabilité à court terme des marchés.
Alors que la Réserve fédérale devrait maintenir ses taux d’intérêt inchangés à l’issue de sa réunion de mercredi soir, les investisseurs continueront de scruter de près la géopolitique, les sanctions énergétiques et les annonces tarifaires, devenus les principaux catalyseurs des cours pétroliers.