Le tremblement de terre de magnitude 6,8 survenu dans le comté de Dingri, au Tibet, le 7 janvier 2025, a provoqué de lourdes pertes humaines et matérielles, avec un bilan tragique de 126 morts et de nombreux blessés. Bien que cette ampleur semble modérée par rapport à d’autres tremblements de terre plus dévastateurs, plusieurs facteurs géologiques, environnementaux et humains ont contribué à l’ampleur de son impact. Voici pourquoi un séisme de magnitude 6,8 peut être si destructeur :
Le séisme a eu lieu à une profondeur focale de seulement 10 kilomètres, ce qui l’a rendu particulièrement destructeur. En effet, plus un séisme est superficiel, plus les ondes sismiques sont fortes à la surface. Les ondes sismiques étant transmises directement à la surface terrestre, l’intensité des secousses est amplifiée, ainsi que la force du tremblement de terre à l’échelle locale.
La région du comté de Dingri se situe sur les contreforts de l’Himalaya, une zone géologiquement instable où la plaque indienne entre en collision avec la plaque eurasienne. Ce type de collision crée des failles géologiques importantes et rend la croûte terrestre particulièrement fragile. Par ailleurs, les ondes sismiques se propagent différemment selon la géographie locale, et dans les vallées fluviales, comme celle de la rivière Pengqu, elles peuvent être amplifiées, provoquant le tremblement de terre encore plus dévastateur.
Les infrastructures de la région sont particulièrement vulnérables aux secousses sismiques. Les habitations locales sont souvent construites à l’aide de matériaux rudimentaires comme la pierre, la terre et le bois, sans respecter les normes parasismiques modernes. Ces constructions peu résistantes aux secousses sont plus susceptibles de s’effondrer lors d’un tremblement de terre, ce qui a conduit à un grand nombre de victimes. De plus, les maisons tibétaines possèdent souvent des toits lourds faits de terre compactée, qui, en cas d’effondrement, peuvent piéger les habitants sous des débris massifs.
L’épicentre du séisme étant situé à plus de 4 000 mètres d’altitude, la région est particulièrement difficile d’accès. Les itinéraires, souvent étroits et sinueux, peuvent être bloqués par des glissements de terrain, ce qui ralentit l’arrivée des secours. En outre, les températures glaciales augmentent le risque d’hypothermie pour les survivants et les secouristes, ce qui complique encore davantage les efforts de secours. La rareté des infrastructures de secours et le manque de moyens dans cette région reculée rendent les opérations de sauvetage encore plus difficiles.
Le manque de préparation et d’équipements adaptés dans la région aggrave les conséquences du séisme. La population locale n’est pas suffisamment formée pour faire face à de telles catastrophes, et les équipes de secours manquent souvent de matériel moderne et de formations adaptées aux conditions locales. De plus, l’hypoxie due à l’altitude limite l’efficacité des secours, car les secouristes ont besoin de plus de temps pour s’acclimater et travailler dans des conditions difficiles.