2 juin 2025 — Les prix du pétrole brut ont enregistré une forte progression sur les marchés mondiaux ce lundi, atteignant leurs plus hauts niveaux depuis deux semaines, en dépit de l’annonce d’une hausse de production par l’OPEP+.
Le baril de Brent de la mer du Nord a bondi de 3,73 %, franchissant le seuil des 65 dollars (65,12 $), tandis que le brut américain West Texas Intermediate (WTI) s’est hissé de 4,16 %, à 63,32 $. Cette flambée intervient alors que l’Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses alliés (OPEP+) ont confirmé une augmentation progressive de 411 000 barils par jour à compter de juillet, conformément à leur stratégie de sortie progressive des restrictions instaurées depuis 2022.
Mais cette décision, au lieu d’apaiser les marchés, a provoqué une réaction inverse. Selon plusieurs analystes, cette hausse reste insuffisante au regard des attentes du marché, qui anticipait un relèvement plus ambitieux pour répondre aux pressions sur l’offre mondiale.
La situation géopolitique exacerbe ces tensions. Les frappes croisées entre l’Ukraine et la Russie, incluant des attaques de drones sur des bases russes et des représailles sur Kiev, ont ravivé les craintes d’un conflit étendu. Ces événements laissent planer la menace de perturbations sur les infrastructures pétrolières, notamment en Russie, acteur majeur du marché.
Par ailleurs, l’Iran aurait rejeté une nouvelle proposition américaine visant à alléger certaines sanctions, notamment dans le secteur pétrolier. Cette impasse maintient un volume important de pétrole iranien hors du marché international, soit près de 3,3 millions de barils par jour, représentant 4 % de la production mondiale.
D’autres éléments de pression proviennent des États-Unis, où des sénateurs républicains et démocrates préparent des sanctions ciblées contre la Chine et l’Inde, accusées de continuer à soutenir les achats de pétrole russe malgré le conflit en Ukraine. Une telle initiative pourrait désorganiser davantage les routes commerciales pétrolières mondiales.
Malgré l’annonce d’une production accrue par l’OPEP+, les marchés restent dominés par l’incertitude. L’effet combiné des tensions géopolitiques, du maintien des sanctions contre certains pays producteurs, et des craintes d’un déséquilibre offre-demande alimente une hausse des prix qui pourrait se poursuivre au second semestre 2025.