Le Soudan, plongé dans un conflit sanglant depuis plus de neuf mois, a connu vendredi soir une nouvelle tragédie. Une attaque de drone a détruit l’hôpital saoudien d’Al-Facher, dans la région du Darfour, tuant au moins 30 personnes. Cet acte de violence, ciblant l’un des derniers établissements médicaux fonctionnels, a été confirmé par une source médicale locale, qui a requis l’anonymat pour des raisons de sécurité.
Le bombardement a frappé le bâtiment principal de l’hôpital saoudien, un centre crucial pour les urgences médicales. Selon Médecins sans frontières, cet hôpital était le dernier à pouvoir offrir des soins chirurgicaux dans la région du Darfour, dévastée par la guerre. Ce n’était pas la première attaque contre l’établissement : quelques semaines auparavant, il avait déjà été touché par un drone. La destruction de cet hôpital met encore plus en péril les civils pris dans les combats entre les Forces de soutien rapide (FSR) et l’armée soudanaise.
Depuis avril 2023, le Soudan est le théâtre d’une guerre brutale entre la FSR, dirigée par le général Mohamed Hamdane Daglo, et l’armée du général Abdel Fattah Al-Burhane. Le Darfour, où les FSR contrôlent la majeure partie du territoire, est devenu un champ de bataille sanglant. Les combats ont détruit une grande partie des infrastructures du pays, et près de 80 % des établissements de santé sont désormais hors service, selon des sources officielles.
À Khartoum et dans d’autres villes comme Omdurman et Bahri, les deux camps mènent une guerre urbaine dévastatrice. Des millions de personnes ont été contraintes de fuir leurs maisons, cherchant refuge dans des zones moins touchées par les combats. Cette guerre a provoqué des dizaines de milliers de morts et déplacés plus de 12 millions de personnes, créant ainsi une crise humanitaire sans précédent. Port-Soudan, sur la mer Rouge, est devenu le siège du gouvernement de facto, après que Khartoum ait été vidée de ses habitants.
Sur le terrain, l’armée soudanaise a récemment revendiqué des avancées significatives, notamment la levée du siège de son quartier général à Khartoum, encerclé par les FSR depuis le début du conflit. Cependant, les FSR ont rejeté ces affirmations, accusant l’armée de propager de fausses informations. Les combats se poursuivent dans la capitale et ses environs, alimentant une confusion croissante sur l’état réel du conflit.
La communauté internationale a réagi avec inquiétude, notamment avec l’imposition de sanctions contre les deux dirigeants des belligérants, accusés de violations des droits de l’homme et de crimes de guerre. Les États-Unis ont sanctionné Abdel Fattah Al-Burhane et Mohamed Hamdane Daglo pour leur responsabilité dans la guerre, notamment pour avoir pris pour cibles des civils et des infrastructures essentielles.
En réponse à la dégradation de la situation, les Nations unies et diverses ONG ont tiré la sonnette d’alarme, soulignant l’urgence d’un cessez-le-feu et d’un soutien humanitaire massif. Le nombre de réfugiés fuyant les combats ne cesse d’augmenter, avec des millions de personnes cherchant à échapper à la violence.
Malgré les appels internationaux à la paix, le conflit au Soudan reste sans solution claire à court terme. Les combats continuent de se multiplier, particulièrement dans les zones urbaines, où les civils sont pris entre les feux des deux camps. Le pays se trouve plongé dans une guerre civile dévastatrice, et les perspectives de réconciliation semblent encore lointaines.
Le Soudan, un pays déjà parmi les plus pauvres du monde, demeure dans une spirale de violence et de souffrance, tandis que la communauté internationale se débat pour trouver une issue à ce conflit meurtrier.