Le président syrien par intérim, Ahmed al-Charaa, accompagné de sa délégation, est arrivé dimanche à Riyad, la capitale de l’Arabie saoudite, pour une visite officielle. Il s’agit de son premier déplacement à l’étranger
Dès son arrivée à l’aéroport de Riyad, il a été accueilli avec les honneurs par de hauts responsables saoudiens, en présence de son ministre des Affaires étrangères, Assaad al-Chaibani. La télévision d’État saoudienne, Al-Ekhbariya, a diffusé des images de cette réception solennelle.
Au cours de cette visite, Ahmed al-Charaa a rencontré le prince héritier Mohammed ben Salmane pour discuter des perspectives de coopération économique et stratégique entre les deux pays. « Nous avons abordé de vastes projets pour l’avenir, notamment dans les domaines de l’énergie, de la technologie, de l’éducation et de la santé. Ensemble, nous œuvrons à établir un partenariat durable pour renforcer la paix et la stabilité dans la région », a déclaré le président syrien dans un communiqué officiel.
Depuis la chute de Bachar al-Assad le 8 décembre, la Syrie traverse une période de transition politique et économique. Le nouveau pouvoir cherche à s’appuyer sur les pays du Golfe, en particulier l’Arabie saoudite, pour financer la reconstruction et revitaliser une économie affaiblie par des années de guerre et de sanctions internationales.
L’Arabie saoudite a déjà manifesté son soutien à la nouvelle administration syrienne. Jeudi dernier, Riyad a félicité Ahmed al-Charaa pour sa nomination et exprimé son espoir de voir la Syrie retrouver stabilité et prospérité.
L’Arabie saoudite joue un rôle central dans la recomposition du Moyen-Orient post-Assad. En éloignant l’influence iranienne de la Syrie, Ahmed al-Charaa a rendu un « service stratégique » à Riyad, selon Rabha Seif Allam, analyste au Centre d’études politiques et stratégiques d’al-Ahram au Caire. La stabilisation de la Syrie permettrait aussi de mettre fin au trafic de drogue en provenance de ce pays, un problème majeur pour les États du Golfe.
Malgré la reprise des relations diplomatiques entre l’Arabie saoudite et l’Iran en 2023, des tensions persistent sur plusieurs dossiers, notamment la guerre au Yémen, où les deux puissances soutiennent des camps opposés.
En plus du soutien saoudien, d’autres États arabes manifestent un intérêt pour la stabilisation de la Syrie. L’émir du Qatar, Tamim ben Hamad Al-Thani, a récemment effectué une visite à Damas, appelant à la formation d’un gouvernement inclusif et à l’avancement des projets de reconstruction.
Depuis la chute de Bachar al-Assad, Damas a accueilli plusieurs délégations diplomatiques de haut rang, arabes et occidentales, pour renforcer la légitimité du nouveau pouvoir et attirer des partenariats internationaux.