Marco Ebben, 32 ans, est décédé de manière violente jeudi dernier lors d’une fusillade sur un parking dans la municipalité d’Atizapán de Zaragoza, à seulement 25 km de Mexico. Connu pour son implication dans des réseaux de trafic de drogue transatlantiques, Ebben était un nom craint et recherché dans les cercles criminels européens et au-delà. Depuis sa condamnation en 2020 pour son rôle central dans un vaste trafic de drogue, il faisait partie des fugitifs les plus recherchés par Europol.
Marco Ebben savait que son engagement dans le monde du narcotrafic l’exposait à des risques considérables. Depuis ses débuts dans les réseaux de trafic, il s’était frayé un chemin jusqu’aux plus hautes sphères des cartels, avec une spécialisation dans le commerce de drogues entre l’Europe et le Mexique. Lorsqu’il a simulé sa propre mort en octobre dernier à Culiacán, un fief du cartel Sinaloa, il pensait avoir trouvé un moyen d’échapper à la justice. Une femme, prétendant être sa compagne, avait reconnu un corps, mais des doutes subsistaient sur l’identité réelle de la personne décédée. Ce stratagème avait convaincu certains de sa disparition, mais il n’a jamais été confirmé de manière officielle. Cependant, cette fausse mort ne suffisait pas à le protéger à long terme.
Les autorités mexicaines avaient poursuivi leurs investigations sur ses liens avec les cartels locaux. Ils savaient qu’Ebben, loin d’être un simple fugitif, était une figure clé dans le trafic de drogue entre l’Amérique latine et l’Europe, un lien stratégique pour les cartels cherchant à écouler leur marchandise sur les marchés européens. Ce soir-là, à Atizapán de Zaragoza, le baron fantôme de la drogue a été rattrapé par la réalité de son monde souterrain.
Selon les témoignages recueillis par la police locale, des hommes armés ont encerclé Ebben alors qu’il se trouvait dans un véhicule sur un parking. Sans avertissement, ils ont ouvert le feu à plusieurs reprises, ne laissant aucune chance à leur victime. Lorsque les forces de l’ordre sont arrivées sur les lieux, il était déjà mort, son corps criblé de balles, signe d’une exécution brutale. Rapidement, les enquêteurs ont pu confirmer son identité à travers des analyses médico-légales, mettant fin à des mois de spéculations sur sa disparition.
Les autorités mexicaines ont ouvert une enquête pour comprendre les circonstances exactes de cette exécution. Parmi les hypothèses, on parle d’un règlement de comptes entre cartels rivaux. L’une des pistes les plus probables est que les associés d’Ebben dans le trafic transatlantique de drogues auraient pu se retourner contre lui, notamment à la suite de tensions internes ou de trahisons au sein du réseau criminel.
Le parcours d’Ebben avant sa disparition a été marqué par une succession de manœuvres pour éviter d’être capturé. Après sa condamnation en 2020 à plus de sept ans de prison pour trafic de drogue, il a été placé sur la liste des criminels les plus recherchés par Europol. Il n’était pas qu’un simple narcotrafiquant : son rôle clé dans la logistique et le transport de drogues entre les deux continents lui conférait une position stratégique et extrêmement influente. Pendant des années, il avait su échapper à la justice en modifiant son identité et en exploitant les failles dans les systèmes de poursuite internationaux.
Sa tentative de fuir en simulant sa propre mort ne l’a pourtant pas sauvé. Bien que cela ait permis de ralentir les investigations, les autorités européennes et mexicaines n’avaient jamais cessé de traquer ses moindres mouvements. Le Mexique, avec ses cartels puissants et son rôle central dans le trafic mondial, était devenu à la fois sa cachette et sa tombe.
Les questions autour de l’assassinat de Marco Ebben demeurent sans réponse. Était-ce une opération des forces de l’ordre mexicaines, qui auraient agi de manière autonome pour éliminer une figure aussi emblématique du narcotrafic ? Ou bien une exécution orchestrée par un cartel rival, en représailles d’un conflit interne ou d’une trahison ? Les premières informations laissent entendre que des éléments de ce dernier scénario sont plausibles. Les cartels mexicains sont connus pour leurs règlements de comptes violents, et Ebben, en tant qu’acteur clé du trafic, avait probablement de nombreux ennemis dans ce monde impitoyable.
Une chose est cependant certaine : la disparition de Marco Ebben marque la fin d’une époque pour les réseaux de narcotrafic européens. Sa mort vient rappeler que dans cet univers, même les plus puissants, aussi insaisissables soient-ils, finissent toujours par être rattrapés par la violence et la loi. Ses assassins, qu’ils soient alliés ou ennemis, ont mis fin à l’existence de l’un des plus grands barons de la drogue du XXIe siècle.