Dans un contexte de guerre dévastatrice menée par Israël contre les Palestiniens, le mouvement Fatah a proposé une feuille de route ambitieuse pour relancer le dialogue avec le Hamas et favoriser l’unité nationale. C’est ce qu’a révélé une source palestinienne
Cette initiative politique vise à mettre fin aux divisions interpalestiniennes, afin d’empêcher Israël de se prévaloir de ces dissensions pour justifier ses opérations militaires contre Gaza et la Cisjordanie.
Présentée au Caire lors d’une rencontre avec le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, la feuille de route a été portée par une délégation de haut niveau du Fatah, composée notamment de Jibril Rajoub, secrétaire du Comité central, de Rauhi Fattouh, président du Conseil national palestinien, et de Mohammad Shtayyeh, ancien Premier ministre.
La première phase, politique, prévoit l’ouverture de négociations confidentielles et discrètes entre les deux mouvements sous médiation égyptienne. Deux conditions y sont posées : l’acceptation par le Hamas des résolutions de l’ONU comme base de règlement du conflit, ainsi que l’adoption d’une stratégie de résistance populaire non violente.
La seconde phase, structurelle, appelle à une intégration complète du Hamas dans le système politique représenté par l’Organisation de Libération de la Palestine (OLP), tout en respectant le pluralisme politique. Elle propose notamment l’unification des institutions administratives et sécuritaires de Gaza et de la Cisjordanie, en coordination avec l’Autorité palestinienne et l’Égypte.
Le Hamas serait ainsi invité à reconnaître les frontières de 1967 comme base territoriale commune et à œuvrer à la formation d’un appareil politique unifié allant de Rafah à Jénine.
Enfin, la feuille de route insiste sur l’adhésion aux principes de l’État de droit, de la liberté d’expression, du pluralisme politique et de la transition pacifique du pouvoir. Elle propose également l’organisation d’un processus électoral démocratique ouvert à toutes les composantes politiques palestiniennes.
Depuis 2007, date de la prise de contrôle de Gaza par le Hamas, les deux factions rivales n’ont cessé de s’opposer. L’Égypte joue un rôle central dans les tentatives de réconciliation, aujourd’hui plus cruciales que jamais face à l’intensification du conflit israélo-palestinien.