Le Masters 1000 de Monte-Carlo n’a pas attendu les quarts de finale pour offrir sa première sensation. Novak Djokovic, numéro 1 mondial en début de saison et toujours prétendant au titre sur toutes les surfaces, a chuté dès son entrée en lice face au Chilien Alejandro Tabilo. Un revers sec, inattendu, et lourd de symboles : 6-3, 6-4 en à peine plus d’une heure de jeu, ce mercredi 9 avril.
Sur le court Rainier III, Djokovic est apparu en dedans, incapable d’imposer son rythme habituel. Face à lui, Tabilo (32e mondial) a joué le match parfait. Audacieux, puissant, constant. Son service de gaucher, particulièrement efficace, a mis le Serbe en difficulté tout au long de la rencontre. Djokovic, pourtant considéré comme l’un des meilleurs relanceurs de l’histoire, n’a remporté que 31 % des points en retour, une statistique étonnamment basse à ce niveau.
Le Serbe n’aura obtenu que trois balles de break dans tout le match, une misère sur une surface aussi exigeante que la terre battue. Il a surtout commis 29 fautes directes, un chiffre inhabituel pour un joueur de sa trempe, traduisant un manque de repères et de constance.
Après un retour encourageant à Miami, Djokovic semblait vouloir aborder la saison sur terre battue avec une montée en puissance progressive. Mais cette élimination prématurée vient briser l’élan espéré. Sur le Rocher, où il ne s’est plus imposé depuis 2015, Djokovic confirme ses difficultés récurrentes dans ce tournoi, avec une troisième élimination au deuxième tour après celles de 2006, 2016 et 2022.
À bientôt 38 ans, le Serbe commence-t-il à payer le prix de l’usure ? Certains observateurs pointent du doigt une forme physique encore fragile, un manque de compétition, et peut-être une motivation en dents de scie en dehors des tournois du Grand Chelem.
Pour Alejandro Tabilo, en revanche, ce mercredi restera dans les annales. Le Chilien de 26 ans signe tout simplement la plus grande victoire de sa carrière, battant pour la première fois un membre du top 5 mondial. Sa maîtrise tactique, son calme et sa régularité en fond de court ont séduit les spectateurs monégasques, et fait chavirer les certitudes du circuit.
Il affrontera désormais un adversaire à sa portée au prochain tour, avec l’opportunité de s’installer durablement dans le haut du tableau et, pourquoi pas, de continuer son aventure.
Monte-Carlo n’a pas fini de nous surprendre, mais pour Djokovic, le message est clair : le chemin vers Roland-Garros sera long, et semé d’embûches. D’ici là, il devra impérativement retrouver son niveau, son rythme, et sa confiance. Car même les légendes doivent parfois se réinventer.