Mogadiscio, 10 mai 2025 — La capitale somalienne a été frappée vendredi soir par de violentes intempéries, provoquant des inondations meurtrières qui ont coûté la vie à au moins sept personnes, endommagé gravement les infrastructures et paralysé la ville. Selon les autorités locales, il s’agit de l’un des épisodes de précipitations les plus intenses enregistrés ces dernières années, avec plus de 115 mm de pluie tombés en huit heures.
Les quartiers les plus densément peuplés de Mogadiscio ont été les plus touchés. Neuf habitations se sont effondrées sous la force des eaux, tandis que six routes principales ont été coupées, rendant l’accès aux zones sinistrées extrêmement difficiles pour les services de secours. Les images des rues transformées en torrents de boue ont rapidement circulé sur les réseaux sociaux, illustrant l’ampleur du désastre.
« Le bilan des morts pourrait encore s’alourdir », a alerté Abdinasir Hirsi Idle, porte-parole de l’administration régionale de Banadir, alors que les opérations de secours sont toujours en cours. Il a souligné que de nombreuses personnes pourraient encore être coincées sous les décombres ou isolées dans des zones inaccessibles.
La population locale a été prise au dépourvu. Dans plusieurs quartiers, les habitants ont dû fuir leurs maisons en pleine nuit pour trouver refuge sur des toits ou des zones en hauteur. « Nous avons passé la nuit transis sur les toits. Il faisait froid, et nous n’avions rien à manger », a confié Mohammed Hassan, un résident de Mogadiscio.
L’aéroport international Aden Abdulle a brièvement suspendu ses activités avant de les reprendre samedi, après des vérifications de sécurité. Les transports publics restent fortement perturbés, et des milliers de personnes sont désormais déplacées, cherchant de l’aide dans les mosquées, les écoles ou des bâtiments gouvernementaux.
La Somalie, régulièrement confrontée à des extrêmes climatiques, alterne entre périodes de sécheresse prolongée et inondations destructrices. Le ministère de l’Énergie et de l’Eau a mis en garde contre d’autres crues potentielles dans les jours à venir, en particulier dans le sud du pays. Un appel à la vigilance a été lancé à la population.
L’Agence somalienne de gestion des catastrophes mène actuellement une évaluation pour déterminer l’ampleur exacte des dégâts matériels et humains. En parallèle, plusieurs ONG présentes dans la capitale s’organisent pour venir en aide aux sinistrés, notamment en fournissant de l’eau potable, des couvertures et des abris temporaires.
Alors que le pays peine à se relever de décennies de conflits, cette nouvelle catastrophe naturelle ravive les inquiétudes sur la vulnérabilité structurelle de la Somalie face aux bouleversements climatiques, dans un contexte d’urbanisation rapide et d’infrastructures précaires.