Un nouvel échec diplomatique et sportif vient assombrir l’image internationale de l’Algérie. Dans un communiqué sans équivoque, la Confédération africaine d’athlétisme (CAA) a officiellement retiré à l’Algérie les droits d’organisation des 3e Championnats d’Afrique d’athlétisme U18/U20, initialement prévus à Oran du 16 au 20 juillet 2025, après un premier report du mois d’avril. Le prestigieux événement se tiendra désormais à Abeokuta, dans l’État d’Ogun, au Nigeria, à seulement 40 kilomètres de Lagos.
La CAA évoque de manière laconique des « raisons diverses », mais en réalité, le manque de préparation, les infrastructures déficientes, et surtout l’incapacité financière de la Fédération algérienne d’athlétisme ont été les véritables catalyseurs de cette décision humiliante. Lors d’une inspection menée du 19 au 22 janvier 2025 à Oran, la Confédération avait déjà exprimé de vives inquiétudes quant à l’état des installations, aux retards accumulés et à l’absence de garanties logistiques solides.
Selon plusieurs sources proches du dossier, le président de la Fédération algérienne d’athlétisme, Yacine Louail, aurait déclaré à la CAA son impuissance face à l’inertie de l’État algérien : « L’État refuse de me donner l’argent », aurait-il confié, désemparé, au président de la CAA. Une phrase révélatrice du désengagement institutionnel dans un dossier qui aurait pu être une vitrine continentale pour le pays.
Face à cette débâcle, Yacine Louail a annoncé sa démission dans une conférence de presse empreinte d’émotion, les larmes aux yeux. Bien qu’il n’ait pas explicitement mentionné les raisons de ce départ précipité, tout indique que le fiasco de l’organisation des championnats a scellé son sort à la tête de la FAA. Un Bureau fédéral devrait se réunir prochainement pour organiser sa succession.
Ce retrait n’est pas un simple incident sportif. Il s’inscrit dans un contexte plus large d’isolement international progressif pour l’Algérie, où les revers diplomatiques, économiques et désormais sportifs s’enchaînent. En perdant l’organisation d’un événement continental d’envergure, le régime algérien offre au monde une image de manque de fiabilité, de désorganisation chronique et de précarité budgétaire inquiétante.
Pour les observateurs, ce transfert au Nigeria est un signal fort : la Confédération africaine ne fait plus confiance aux promesses non tenues d’Alger. Loin d’être un détail, ce choix symbolise un rééquilibrage des influences en Afrique, où le Nigeria, géant démographique et économique du continent, semble de plus en plus s’imposer comme un pilier incontournable dans les sphères diplomatiques et sportives.