Le président américain Donald Trump entame cette semaine une visite stratégique en Arabie Saoudite, marquant son premier déplacement à l’étranger depuis sa réélection. Cette mission diplomatique revêt une importance capitale pour les relations économiques entre les États-Unis et le royaume saoudien, avec l’objectif de renforcer les liens bilatéraux dans divers secteurs clés, notamment l’investissement, la défense, et l’innovation technologique.
La visite de Trump intervient dans un contexte de renforcement des relations économiques entre les États-Unis et le Moyen-Orient. Lors d’un appel téléphonique en janvier, le prince héritier Mohammed ben Salmane a confirmé l’intention de l’Arabie Saoudite d’investir 600 milliards de dollars aux États-Unis. Cependant, Trump, déterminé à faire progresser son agenda économique « America First », a proposé d’étendre cet investissement à 1 000 milliards de dollars. Cette augmentation pourrait inclure des achats massifs d’équipements militaires américains, tout en soutenant les secteurs de la défense, de la technologie et de l’industrie manufacturière.
Cette visite s’inscrit dans la Vision 2030 du royaume, un plan ambitieux destiné à réduire la dépendance de l’Arabie Saoudite au pétrole en diversifiant son économie. En effet, les investissements saoudiens visent à soutenir non seulement l’économie américaine, mais aussi à attirer des entreprises américaines dans des secteurs innovants comme l’intelligence artificielle (IA), les semi-conducteurs, ainsi que l’énergie propre.
L’un des événements majeurs de cette visite sera le forum d’investissement saoudo-américain, prévu le 13 mai à Riyad, auquel participeront des PDG de grandes entreprises telles que BlackRock, Palantir, Citigroup, IBM, Qualcomm et Alphabet. Ces entreprises, représentant les secteurs de la finance, des technologies et des infrastructures, joueront un rôle central dans le développement de projets communs entre les deux pays. Ce forum sera l’occasion de discuter des opportunités d’investissement dans des domaines stratégiques tels que la défense, l’IA et la santé.
Le Fonds d’investissement public saoudien (PIF), doté de près de 925 milliards de dollars d’actifs, détient déjà une série de participations dans des entreprises américaines comme Uber, Electronic Arts, et Lucid Motors. Ces investissements témoignent de la volonté de Riyad de diversifier ses investissements et de soutenir des entreprises technologiques de pointe.
Un autre aspect crucial de cette visite réside dans la coopération militaire entre les États-Unis et l’Arabie Saoudite. Des négociations seront menées pour la vente d’équipements militaires, notamment des missiles, des systèmes radar et des avions de transport. Cette coopération, déjà bien ancrée depuis plusieurs décennies, s’intensifiera sous la présidence de Trump, avec un focus particulier sur les technologies de défense avancées.
Le Public Investment Fund saoudien cherche à améliorer l’efficacité du système d’approvisionnement en équipements militaires américains, afin d’assurer un accès plus rapide et plus direct aux produits de défense. La visite pourrait ainsi donner lieu à des accords concernant des fournitures militaires stratégiques, tout en augmentant les ventes d’armements américains à l’Arabie Saoudite. Ces négociations risquent également d’être influencées par la situation géopolitique au Moyen-Orient, notamment la guerre au Yémen et le conflit en cours à Gaza.
La diplomatie saoudienne, tout en étant un allié stratégique des États-Unis, fait face à des défis internes et régionaux. Si la coopération en matière de défense est un aspect essentiel des relations, l’Arabie Saoudite met également en avant sa position sur la question palestinienne. En effet, le royaume cherche à obtenir des garanties concernant une solution durable au conflit israélo-palestinien avant d’envisager une normalisation des relations avec Israël. Cette position, bien que diplomatique, peut compliquer la dynamique des négociations lors de la visite de Trump.
Le leadership saoudien reste également attentif à la manière dont les États-Unis soutiendront les efforts de paix au Moyen-Orient, notamment dans la reconstruction de Gaza et la stabilisation de la région. Les récentes tensions entre l’administration Biden et l’Arabie Saoudite sur des questions de droits de l’homme et de politique énergétique risquent d’ajouter une couche de complexité à cette visite.