Le Premier ministre irakien, Adel Abdel-Mehdi, a déclaré jeudi que les gens seraient libres d’exercer leur droit de manifester lors de manifestations anti-gouvernementales imminentes, mais ont averti que la violence ne serait pas tolérée.
Les manifestants avaient commencé à se rassembler sur les places publiques de Bagdad et des provinces du sud, alors qu’Abdul Mahdi prononçait son discours télévisé, avant les manifestations officiellement sanctionnées vendredi.
Adel Abdel-Mehdi a du mal à dissiper le mécontentement depuis que des troubles parfois violents ont éclaté à Bagdad le 1er octobre et se sont étendus aux villes du sud. Les manifestants accusent les responsables corrompus et les élites politiques de ne pas avoir amélioré leurs conditions de vie.
Malgré les vastes richesses pétrolières des pays membres de l’OPEP, de nombreux Iraquiens vivent dans la pauvreté, ont un accès limité à de l’eau salubre, à l’électricité, aux soins de santé de base ou à une éducation décente alors que le pays tente de se relever de nombreuses années de conflit et de difficultés économiques.
Abdul Mahdi a souligné dans son discours de jeudi que l’effondrement du gouvernement entraînerait de nouvelles turbulences en Irak.
« La démission du gouvernement aujourd’hui sans alternative constitutionnelle mènera le pays au chaos », a-t-il déclaré.
Il a réitéré les réformes annoncées à la suite des manifestations, notamment un remaniement ministériel, des possibilités d’emploi pour les jeunes au chômage et la création d’un nouveau tribunal pour juger des fonctionnaires corrompus.
Le Premier ministre a également annoncé que les salaires du gouvernement, y compris ceux des hauts fonctionnaires, seraient progressivement réduits de moitié, les fonds étant redirigés vers un fonds de sécurité sociale pour les plus pauvres du pays.
Un comité gouvernemental créé par Abdul Mahdi a rapporté lundi que 149 civils avaient été tués parce que les forces de sécurité avaient utilisé une force excessive et tiré à balles réelles pour réprimer les manifestations plus tôt ce mois-ci. Le comité a recommandé le renvoi et le procès de dizaines de hauts responsables de la sécurité.