Dans une déclaration marquée par la fermeté et le réalisme stratégique, le président égyptien Abdel Fattah Al-Sissi a réitéré dimanche 6 juillet le soutien de l’Égypte à une solution politique globale en Libye. Lors de sa rencontre au Caire avec Aguila Saleh, président de la Chambre des représentants libyenne, Al-Sissi a insisté sur l’urgence d’organiser des élections présidentielles et parlementaires simultanées, seul moyen, selon lui, de rétablir la souveraineté et la stabilité dans ce pays fracturé depuis 2011.
Accompagné du chef du renseignement égyptien, Hassan Rashad, et du conseiller politique de Saleh, Hamid Al-Safi, le président Al-Sissi a affirmé que la sécurité de la Libye était indissociable de celle de l’Égypte, et a exigé le retrait immédiat de toutes les forces étrangères et des mercenaires opérant sur le sol libyen.
Cette position s’inscrit dans une stratégie régionale claire du Caire : empêcher que le chaos libyen ne déborde sur ses frontières occidentales et s’opposer à toute militarisation ou influence étrangère prolongée – en particulier turque et russe – dans la région.
Le porte-parole de la présidence, Mohamed El-Shennawy, a précisé que l’Égypte restait en coordination constante avec les différents acteurs libyens et la communauté internationale pour aboutir à une feuille de route politique inclusive.
Le président Saleh a, pour sa part, salué le rôle pivot de l’Égypte, qu’il a qualifiée de « pierre angulaire du processus politique libyen ». Il a souligné l’importance du soutien de long terme du Caire à la reconstruction des institutions nationales et à la préparation d’un scrutin crédible.
Cette rencontre avec Aguila Saleh intervient quelques jours après un autre entretien bilatéral tenu à El-Alamein, entre Al-Sissi et le maréchal Khalifa Haftar, chef de l’Armée nationale libyenne (LNA), contrôlant l’Est du pays. Lors de cette réunion, le président égyptien a de nouveau affirmé son opposition aux ingérences étrangères, et sa volonté de préserver l’intégrité territoriale de la Libye.
Malgré les appels répétés à la tenue d’élections unificatrices, la Libye reste enfermée dans une impasse politique, avec deux gouvernements rivaux se disputant la légitimité – l’un à Tripoli dirigé par Abdelhamid Dbeibah, l’autre à Benghazi, soutenu par Haftar et Saleh.