Paris, 23 juillet 2025 — C’est une déclaration qui fera date dans les annales de la diplomatie française. Le président Emmanuel Macron a annoncé ce mercredi que la France reconnaîtra officiellement l’État de Palestine lors de l’Assemblée générale des Nations unies prévue en septembre prochain à New York.
« La France prendra ses responsabilités. En septembre, devant les Nations unies, nous reconnaîtrons l’État de Palestine, dans un esprit de paix, de justice et de sécurité pour tous. » Emmanuel Macron, déclaration sur X
Avec ce geste fort, la France rejoint les 142 pays qui ont déjà reconnu l’État de Palestine, en rupture avec une ligne de prudence diplomatique adoptée depuis des décennies. Macron entend ainsi peser dans la relance du processus de paix au Proche-Orient, à un moment où la violence ne cesse de faire rage, notamment à Gaza, en Cisjordanie et au sud du Liban.
Cette décision s’inscrit dans un plan diplomatique plus large, qui prévoit la tenue d’une conférence internationale sur la paix au Proche-Orient, co-organisée par la France et l’Arabie saoudite. Initialement prévue en juin, cette rencontre a été reportée en raison de l’escalade militaire israélo-iranienne. Elle pourrait désormais se tenir en marge de l’Assemblée générale.
Emmanuel Macron prend soin de poser des conditions claires à cette reconnaissance. Il insiste sur la nécessité pour l’État palestinien d’être démilitarisé, de garantir la sécurité d’Israël, et de s’inscrire dans une logique de paix durable. La France ne veut pas d’un État failli ou belliqueux, mais d’un partenaire responsable.
« Reconnaître la Palestine, ce n’est pas affaiblir Israël, c’est préparer un avenir où les deux peuples pourront vivre côte à côte, en sécurité. »
Cette reconnaissance suscite des réactions vives à l’étranger, notamment du côté de Tel-Aviv et de Washington. Israël accuse Paris de court-circuiter le dialogue bilatéral, tandis que les États-Unis se disent « préoccupés par une décision unilatérale » qui pourrait « compromettre toute avancée vers une paix négociée ».
Mais pour Macron, l’inertie n’est plus une option. Dans un contexte où le droit international est bafoué, où les colonisations se poursuivent et où la situation humanitaire s’aggrave, la reconnaissance devient un acte de responsabilité politique autant que morale.