L’armée yéménite a confirmé, vendredi dernier, le décès de dix de ses soldats dans de violents affrontements contre les Houthis dans la province septentrionale de Saada, marquant ainsi l’un des combats les plus intenses depuis 2022.
Selon le général de brigade Yasser Mujalli, commandant du front d’Alab et de la 63ᵉ brigade d’infanterie, les forces houthies ont lancé une attaque d’envergure à l’aube visant les positions gouvernementales au nord de Saada. Grâce à une vigilance renforcée, l’armée yéménite a identifié les mouvements ennemis à temps, repoussé l’assaut puis mené une contre-attaque décisive, infligeant des pertes sévères aux assaillants
Du côté gouvernemental : dix soldats yéménites ont perdu la vie, tombés « en accomplissant leur devoir national avec honneur et bravoure », précise Mujalli
Chez les Houthis, des dizaines de combattants ont été tués ou blessés, des cadavres jonchant encore les vallées et terrains escarpés, selon le même responsable. Trois véhicules militaires houthies ont été détruits au cours des combats
Ces affrontements sont jugés les plus violents depuis août 2022, lorsque des combats similaires dans la province de Taïz avaient entraîné la mort de dix soldats côté gouvernemental et vingt-trois chez les Houthis
Malgré une trêve négociée par l’ONU en avril 2022, l’hostilité perdure sous forme de confrontations sporadiques, parfois meurtrières.
Le groupe Houthi contrôle toujours plusieurs provinces au nord du Yémen, y compris la capitale Sanaa, tombée sous leur mainmise depuis septembre 2014.
En décembre 2023, un accord sous l’égide de l’ONU a prévu une feuille de route incluant un cessez-le-feu national, mais sa mise en œuvre est restée largement bloquée par des accusations réciproques entre les parties
L’armée yéménite affirme avoir repris l’initiative après une attaque massive des Houthis, malgré une lourde perte en vies humaines au sein de ses rangs. Ce nouvel épisode marque une escalade significative dans la violence qui fragilise davantage une trêve déjà fragile. Alors que les deux camps restent opposés sur la scène diplomatique, ce type d’affrontement témoigne de l’instabilité persistante au cœur du conflit yéménite.