Le marché évalue l’impact du sommet américano-russe, baisse des prix internationaux du pétroleLes prix du pétrole ont peu varié mercredi, les marchés restant prudents face à une conjoncture mêlant incertitudes géopolitiques et signaux contradictoires sur l’offre et la demande mondiales. Les investisseurs attendent les données officielles de l’Agence américaine d’information sur l’énergie (EIA) sur les stocks de brut, tout en scrutant la rencontre cruciale prévue vendredi en Alaska entre Donald Trump et Vladimir Poutine.
À 7 h 11 GMT, le Brent cédait 3 cents, soit 0,05 %, à 66,90 dollars le baril, tandis que le WTI américain reculait de 8 cents, soit 0,13 %, à 63,90 dollars. Les deux références avaient déjà fléchi mardi. Sur le plan technique, les contrats à terme sur le Brent évoluent dans une zone de consolidation étroite comprise entre 65,80 et 67 dollars. Une sortie par le bas pourrait entraîner une correction marquée, mais l’incertitude entourant les négociations américano-russes offre pour l’instant un soutien partiel aux cours.
Selon l’American Petroleum Institute, les stocks américains de brut ont augmenté de 1,5 million de barils la semaine dernière, contre une hausse attendue de 0,8 million. Les réserves d’essence ont reculé, tandis que les produits distillés ont légèrement progressé. Une confirmation par l’EIA pourrait indiquer que la demande de carburant a atteint son pic saisonnier, signalant un ralentissement des raffineries à l’approche de la fin de l’été.
Les rapports publiés mardi soulignent un net contraste de perspectives. L’OPEP a relevé sa prévision de croissance de la demande mondiale en 2026 à 1,4 million de barils par jour, soit 100 000 barils de plus que précédemment, tout en abaissant ses estimations d’offre hors OPEP du même volume. L’organisation table sur un marché plus tendu l’an prochain, estimant que l’équilibre entre l’offre et la demande devrait se maintenir.
À l’inverse, l’EIA adopte un ton nettement plus prudent. L’agence américaine prévoit une baisse du prix moyen du Brent, de 71 dollars en juillet 2025 à 58 dollars au quatrième trimestre, puis à 50 dollars début 2026, avant une légère remontée. Cette révision à la baisse – le prix moyen de 2026 passant de 58 à 51 dollars – s’explique par l’accumulation de stocks, conséquence de l’augmentation rapide de la production par les membres de l’OPEP+. Selon l’EIA, la production américaine atteindra un record de 13,6 millions de barils par jour en décembre 2025, avant de reculer à 13,1 millions au quatrième trimestre 2026 sous l’effet des prix plus faibles.
Le sommet Trump-Poutine de vendredi, auquel Kiev souhaite être associé, sera un moment clé pour les marchés. Selon les analystes d’ING Bank, « une avancée diplomatique pourrait réduire le risque de nouvelles sanctions sur le marché pétrolier ». Le secrétaire d’État américain adjoint, Marco Rubio, et le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, se sont déjà entretenus en amont, laissant entrevoir une intensification des tractations.
En toile de fond, la fin de la saison estivale, conjuguée à l’augmentation des approvisionnements de l’OPEP+, exerce une pression baissière persistante sur les cours. Le rapport mensuel de l’Agence internationale de l’énergie (AIE), attendu ce mercredi, viendra compléter ce tableau déjà complexe, l’organisation étant réputée pour ses projections souvent plus pessimistes que celles de l’OPEP.