Mardi 16 septembre 2025 – Les cours du pétrole évoluent en dents de scie, pris en étau entre la menace de nouvelles sanctions occidentales visant le secteur énergétique russe et un surplus d’offre mondiale qui continue de peser sur les prix.
À 09h40 GMT, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en novembre reculait de 0,46 % à 67,13 dollars, tandis que son équivalent américain, le West Texas Intermediate (WTI) pour livraison en octobre, cédait 0,41 % à 63,04 dollars.
Selon les analystes d’ING, « les acteurs du marché attendent toute évolution concernant de nouvelles sanctions occidentales contre la Russie ». Le président américain Donald Trump a en effet menacé d’imposer des mesures supplémentaires, à condition que les pays de l’OTAN cessent d’acheter du brut russe, une demande qui divise au sein de l’Union européenne, où la Hongrie et la Slovaquie poursuivent leurs importations.
Dans le même temps, le marché reste sous tension face aux frappes de drones ukrainiens qui visent de plus en plus les infrastructures pétrolières russes. L’attaque contre la raffinerie de Kirishi (360 000 barils/jour) a contraint Surgutneftegaz à réduire sa production, accentuant les craintes d’une perturbation durable de l’offre. D’après JPMorgan Chase, ces offensives « visent à restreindre la capacité de Moscou à exporter du brut et à peser sur les marchés internationaux ».
Goldman Sachs estime que la capacité de raffinage russe a déjà chuté d’environ 300 000 barils/jour en août, mais souligne que la demande asiatique, en particulier de la Chine et de l’Inde, continue d’amortir l’impact des sanctions.
La Chine, de son côté, entretient la nervosité des marchés en restreignant ses quotas d’exportation de produits pétroliers. Pékin a fixé à 8,4 millions de tonnes son troisième lot d’exportations pour 2025, en dessous des attentes, ce qui confirme sa volonté de garder davantage de produits sur son marché intérieur.
Parallèlement, les investisseurs surveillent la réunion de la Réserve fédérale américaine (16-17 septembre). Une baisse des taux d’intérêt est anticipée, ce qui pourrait stimuler la demande énergétique à moyen terme. Toutefois, les analystes restent prudents quant à la vigueur de l’économie américaine.
Enfin, les données hebdomadaires sur les stocks de brut américains, attendues mercredi, devraient confirmer un recul de 6,4 millions de barils, après une hausse surprise la semaine précédente.
Au-delà de ces facteurs conjoncturels, l’Agence internationale de l’énergie (AIE) met en garde : près de 90 % des investissements actuels dans l’amont pétrolier servent uniquement à compenser le déclin naturel des champs existants, évalué à 5,6 % par an. Une tendance qui, si elle se poursuit, pourrait creuser davantage l’écart entre offre et demande mondiale dans les années à venir.