Après plusieurs jours de volatilité, les prix du pétrole se maintiennent au-dessus de leurs seuils clés. Le Brent s’échange autour de 66 dollars le baril, tandis que le WTI se stabilise près de 62 dollars, confirmant une phase d’attentisme alimentée par un mélange de tensions géopolitiques et de pressions sur l’offre.
L’attention du marché se concentre sur la possibilité que les pays occidentaux durcissent leurs sanctions contre les exportations d’énergie russes. Le Premier ministre canadien, Mark Carney, a exprimé l’espoir que l’Occident applique rapidement des sanctions secondaires afin d’accentuer la pression économique sur Moscou.
Aux États-Unis, Donald Trump a exhorté l’Europe à cesser ses achats d’énergie russe, tentant de tarir la principale source de financement du Kremlin. Mais s’il a imposé des droits de douane de 50 % sur les importations de brut en provenance d’Inde, il n’a pas pris de mesures contre le plus gros acheteur asiatique, laissant planer une ambiguïté stratégique.
En parallèle, le marché fait face à une pression croissante sur l’offre. L’OPEP+ poursuit le relèvement progressif de sa production, tandis que plusieurs pays non-membres augmentent également la leur. Selon l’Agence internationale de l’énergie (AIE), l’excédent mondial devrait s’accentuer en fin d’année, fragilisant les cours si la demande ne suit pas.
À cela s’ajoute la perspective d’un retour des exportations de la région kurde irakienne, interrompues depuis plus de deux ans pour des litiges financiers. Une reprise injecterait environ 230 000 barils par jour supplémentaires sur le marché international, accentuant le déséquilibre entre offre et demande.
Sur le plan technique, les prix du WTI semblent avoir trouvé un support solide autour de 62 dollars. La zone 60–62 dollars constitue un plancher clé, dont la rupture accentuerait la pression baissière. À l’inverse, la zone de 65–67 dollars sur le Brent agit comme une résistance majeure : seule une cassure durable ouvrirait un potentiel de rebond. Pour l’heure, la figure en chandeliers reste fragile, et les moyennes mobiles traduisent une tendance de consolidation.
Les experts estiment que, sans nouvelles mesures politiques majeures, le Brent devrait rester confiné entre 65 et 70 dollars le baril. La reprise éventuelle des exportations kurdes, combinée au redressement de l’OPEP+, pourrait limiter tout élan haussier.
le marché pétrolier évolue actuellement dans un équilibre précaire, pris entre la volonté occidentale de sanctionner la Russie et la réalité d’une offre mondiale en expansion. Les risques géopolitiques soutiennent les cours, mais la menace d’un excédent pèse lourdement. À court terme, la stagnation et la volatilité devraient rester la norme, plutôt qu’une envolée spectaculaire.