Après deux années de bombardements incessants, plus de 500 000 Palestiniens déplacés ont pu retourner dans leurs foyers samedi, au deuxième jour du cessez-le-feu conclu entre Israël et le Hamas. Des scènes de désolation et de douleur se mêlaient à l’espoir et à la résilience des habitants qui retrouvent les ruines de Gaza-ville, Khan Younès et d’autres villes du nord de la bande de Gaza.
La Défense civile, opérant sous l’autorité du Hamas, a annoncé que quelque 250 000 personnes étaient revenues dans le nord depuis l’entrée en vigueur du cessez-le-feu vendredi matin. Parmi elles, Raja Salmi a découvert son quartier d’al-Rimal réduit à un tas de décombres. « J’étais debout devant ces ruines et je me suis mise à pleurer. Tous les souvenirs ont été réduits en poussière », a-t-elle confié à l’AFP.
Sur la route Al-Rachid, qui longe la côte de Gaza, des milliers de piétons et de véhicules avançaient vers le nord. Des camions décorés de drapeaux égyptiens transportaient des familles depuis le sud, alors que secouristes et bénévoles fouillaient les décombres à la recherche de corps. Selon l’agence Wafa, 135 Palestiniens ont déjà été retrouvés, tandis que d’autres victimes sont arrivées dans différents hôpitaux de Gaza.
La destruction est totale : immeubles effondrés, infrastructures détruites, absence d’eau potable et d’électricité. Pourtant, la volonté de retourner chez soi reste forte. « Nous allons à Gaza-ville même si les conditions sont extrêmement difficiles. Nous devons rentrer », a déclaré Naim Irheem, chargeant une tente de fortune dans sa voiture.
Le cessez-le-feu prévoit également la remise de 48 otages par le Hamas et la libération par Israël de 250 détenus, ainsi que de 1 700 Palestiniens arrêtés depuis le début de la guerre. Sur le plan politique, le Hamas prévoit la réunion d’un conseil national pour définir les étapes à venir, tandis que la possibilité d’une force de maintien de la paix dans la bande de Gaza est évoquée.
Malgré la souffrance, la résilience des Palestiniens demeure intacte. Chaque retour vers les ruines de leurs maisons est un acte de défi et d’espoir. Comme l’a souligné Tareq Abu Azzoum, correspondant d’Al Jazeera : « Depuis des générations, les Palestiniens font preuve d’une résilience remarquable sous l’occupation. Chaque pas en arrière n’est pas seulement un retour, mais un acte de défi et d’espoir. »