Les tensions commerciales croissantes entre Washington et Pékin continuent de peser lourdement sur les marchés énergétiques mondiaux. Selon Reuters, le prix du baril de Brent de la mer du Nord a chuté de 1,38 dollar (-2,2 %) pour s’établir à 61,94 dollars, tandis que le West Texas Intermediate (WTI) a reculé de 1,37 dollar (-2,3 %) à 58,12 dollars.
L’analyste d’UBS, Giovanni Staunovo, estime que « l’aversion au risque prévaut alors que les tensions commerciales s’intensifient, tandis que le dernier rapport de l’Agence internationale de l’énergie (AIE) envoie également un signal baissier. »
Le secrétaire américain au Trésor, Scott Besant, a assuré que le président Donald Trump restait déterminé à rencontrer son homologue chinois Xi Jinping lors du sommet de l’APEC prévu ce mois-ci en Corée du Sud, dans le but d’apaiser les tensions tarifaires.
Mais les récentes annonces, notamment le renforcement par Pékin des contrôles à l’exportation des terres rares et les menaces américaines d’imposer des droits de douane de 100 % sur les logiciels chinois, ont sérieusement ébranlé la confiance des investisseurs.
La Chine a répliqué en imposant des sanctions contre cinq entreprises américaines liées au chantier naval sud-coréen Hanwha Ocean, tandis que les deux puissances envisagent des frais portuaires supplémentaires sur leurs compagnies maritimes respectives.
En parallèle, l’AIE prévoit un excédent d’offre pouvant atteindre 4 millions de barils par jour en 2026, alors que la production mondiale repart à la hausse et que la demande reste atone.
L’OPEP+, de son côté, se montre plus optimiste, estimant que la situation se stabilisera à moyen terme, lorsque ses augmentations de production prévues auront atteint leur rythme de croisière.
Au début du cycle, les tensions entre la Russie et l’Ukraine et les sanctions américaines avaient soutenu les prix. Mais la situation s’est rapidement inversée lorsque l’OPEP+ a annoncé une hausse de sa production et que l’EIA américaine a relevé ses prévisions de production nationale à un niveau record de 13,53 millions de barils par jour.
Ces annonces, combinées à la perspective d’une fermeture partielle du gouvernement américain, ont déclenché une vague de ventes sur les marchés à terme.
La dynamique baissière s’est accentuée après la trêve entre Israël et le Hamas annoncée le 9 octobre, réduisant la prime de risque géopolitique liée au Moyen-Orient.
Pour, les analystes « la prime géopolitique a largement disparu et le marché reste pessimiste. À court terme, les prix du pétrole devraient continuer à fluctuer, avec une marge de baisse supplémentaire. »