Une scène surréaliste s’est déroulée lundi soir au stade Ahmadou Ahidjo de Yaoundé, lors du match nul entre le Cameroun et l’Angola (0-0). Alors que les Lions Indomptables voyaient s’envoler leurs espoirs de qualification directe pour la Coupe du monde 2026, Samuel Eto’o, président de la Fédération camerounaise de football (Fécafoot), a perdu son sang-froid face à un supporter.
Dans les tribunes, entouré du ministre des Sports Narcisse Mouelle Kombi et de la légende Roger Milla, Eto’o assistait, visiblement tendu, à une rencontre crispante et stérile. C’est alors qu’un spectateur, excédé par la prestation de l’équipe nationale et la gestion du football camerounais, aurait interpellé le président de la Fécafoot, l’accusant d’être responsable du naufrage actuel. Piqué au vif, l’ancien capitaine des Lions aurait répliqué :
« Tu parles comme ça, je te frappe ! »
Les images, filmées par plusieurs témoins, montrent Eto’o se lever brusquement de son siège, avant d’être maîtrisé par les agents de sécurité. Aucun geste violent n’a suivi, mais le ton et l’attitude du dirigeant ont suffi à enflammer les réseaux sociaux. En quelques heures, la vidéo a fait le tour du monde, suscitant une vague de critiques sur le comportement du patron de la Fécafoot.
Pour beaucoup, cet éclat illustre un profond malaise. Le Cameroun, tenu en échec par l’Angola, voit s’éloigner une qualification directe et devra désormais passer par les barrages — un parcours semé d’embûches, d’autant que les tensions internes fragilisent déjà l’équipe.
Depuis la nomination de Marc Brys comme sélectionneur, une décision imposée par le ministère des Sports et rejetée par Eto’o, les relations entre la Fécafoot et les autorités sont devenues explosives. Ce dernier incident vient s’ajouter à une longue série de polémiques qui ternissent l’image du football camerounais : querelles de pouvoir, ingérences politiques, et résultats en berne.
Certains observateurs parlent d’un Eto’o usé, dépassé par la crise qu’il tente de contenir. D’autres, au contraire, dénoncent un manque de retenue indigne d’un dirigeant de son envergure. Dans tous les cas, la scène de Yaoundé aura marqué les esprits : au lieu d’un sursaut collectif, le public camerounais a assisté à un nouvel épisode de chaos, où la passion du ballon rond a, une fois encore, cédé la place aux excès d’ego et aux colères d’un président à bout.