En France, l’épreuve du budget 2026 à l’Assemblée nationale se transforme en véritable course contre la montre. Privé de majorité absolue, le gouvernement est contraint de composer au coup par coup dans un hémicycle fragmenté, où chaque amendement devient un champ de bataille.
Dimanche, Philippe Juvin (LR), rapporteur général du budget, a jugé « hautement probable » que l’Assemblée ne parvienne pas à boucler l’examen du projet de loi dans les délais. « Un vote sur la partie recette aura peut-être lieu, mais pas sur la partie dépense », a-t-il précisé. Plus de 2 000 amendements restent à examiner, et le vote initialement prévu le 4 novembre est reporté. Le texte reviendra à l’ordre du jour le 12 novembre avant d’être transmis au Sénat au plus tard le 23. Selon Philippe Juvin, le compromis final sera « plutôt à connotation LR », mais « il y aura un texte avant le 31 décembre ».
Mélenchon frappe fort : « Le PS a changé d’alliance »
En visite à Choisy-le-Roi (Val-de-Marne), Jean-Luc Mélenchon, chef de file de La France Insoumise (LFI), a sévèrement critiqué le Parti socialiste : « Ils étaient alliés à gauche avec nous, les communistes et les Verts. Maintenant, ils veulent s’allier avec Gabriel Attal et ce qu’ils appellent le centre gauche ».
Le leader insoumis a aussi dénoncé l’adoption de l’Impôt sur la fortune improductive (IFI) : « C’est une folie qui permet aux plus riches de payer encore moins qu’avant ».
Le ministre de l’Économie, Roland Lescure, a mis en garde contre ce qu’il appelle la « sorcellerie fiscale » de certaines mesures adoptées récemment, jugées inapplicables, comme la taxe sur les bénéfices des multinationales. Plusieurs de ces propositions pourraient ne pas figurer dans la version finale du texte.
Maud Bregeon, porte-parole du gouvernement, a reconnu la fragilité de la majorité: « C’est une course d’endurance très incertaine où on peut chuter à tout moment ». Elle a insisté sur la nécessité que chaque camp fasse « un pas vers l’autre » pour éviter une nouvelle censure, soulignant la vulnérabilité de l’exécutif face aux députés.

























