Dans les coulisses de l’Entente Sportive de Sétif (ESS), club emblématique du football algérien, une question obsède supporters et observateurs : qui tire vraiment les ficelles ? Autrefois modèle de stabilité, le club se débat aujourd’hui dans une spirale de décisions incohérentes et de tensions internes. Un chaos qui menace de faire chavirer les Aigles Noirs avant même la fin de la saison, laissant tous dans l’incertitude.
Au cœur de cette pagaille, un duel titanesque oppose Nabil Kebaïli, DG de la SSPA Black Eagles, et Azzedine Arab, récemment nommé directeur sportif. Kebaïli, pilier du club depuis l’arrivée de Sonelgaz en 2023, est accusé de verrouiller tous les leviers – budgets, recrutements et décisions stratégiques. Arab, médecin reconverti en stratège footballistique, promettait un vent de fraîcheur. Mais les faits racontent autrement : une altercation physique explosive autour de signatures contestées a dégénéré en confrontation, conduisant à la démission forcée d’Arab et laissant un vide béant au sommet du club.
Les informations contradictoires se multiplient : pages anonymes sur Facebook et X, enregistrements de réunions houleuses, salaires farfelus (450 millions pour un coach ?) et plans de recrutement avortés. Officiellement, le CSA reste sous la direction de Kamel Lafi, mais la SSPA domine le spectacle. Le flou est total : Kebaïli semble tenir les rênes, mais des pressions locales pour le retour d’anciens cadres comme Hassen Hamar pourraient redistribuer les cartes. Sonelgaz, actionnaire majoritaire, observe en silence, mécontent de la 6ᵉ place et des quatre défaites consécutives.
Sur le terrain, la situation est tout aussi chaotique. Lors du stage à Annaba avant le choc contre l’USM Alger, Kebaïli rencontre Toufik Rouabah, recruté à la volée après le limogeage express d’Antoine Hey. Rouabah pointe les faiblesses : absence de meneur, défense fragile. Mais Arab annonce aussitôt son départ et des contacts pour un remplaçant circulent (Mondher Kebaier, Paul Put). Résultat : Rouabah reste à la tête de l’équipe, dirige l’entraînement et occupe le banc lors du match. Une situation ubuesque qui illustre parfaitement la fragmentation du leadership.
Une chose est claire , le club a besoin d’un stratège pour remettre de l’ordre au sommet. Le retour de cadres expérimentés, un mercato hivernal ciblé et une clarification des rôles entre SSPA et staff technique sont indispensables. Sans cela, les Aigles Noirs risquent de devenir les dindons d’une farce administrative.


























