En 2006, à l’issue d’un vote controversé, Pluton, qui a toujours été considéré comme la neuvième planète du système solaire, a été déclassé. Depuis, ce monde formé d’un noyau rocheux entouré d’une couche de glace de 20 km d’épaisseur a perdu son statut de planète. Actuellement, il est considéré comme la plus grande des planètes naines.
Toutefois, cette nouvelle appréhension de Pluton n’est pas approuvée par certains scientifiques.
D’ailleurs, le mois dernier, Jim Bridenstine, l’administrateur de la NASA, a officiellement déclaré que Pluton devrait toujours être considéré comme une planète, au Congrès international d’astronautique à Washington. Sans avoir suggéré une résolution concrète, il a incité la communauté scientifique à reconsidérer le nommage de Pluton.
Notons que la supervision et le nommage des mondes nouvellement découverts sont assurés par l’Union Astronomique Internationale.
Un monde complexe et étonnant
Pluton a été déclassé, car la nouvelle définition d’une planète inclut la phase dite « collante », qui est absente sur l’objet. Il s’agit d’une étape où la planète se débarrasse des débris de son orbite. Or, la Terre non plus ne semble ne pas répondre à ces critères, étant donné les astéroïdes géocroiseurs et autres objets célestes qui la frôlent de temps en temps.
En 2015, la sonde spatiale New Horizons de la NASA a effectué un survol de Pluton. Son passage à côté de la planète naine a permis aux chercheurs d’acquérir de précieuses données durant quelques jours.
Les informations obtenues ont révélé que Pluton est beaucoup plus complexe que ce que l’on croyait auparavant. Elles ont notamment permis de constater que Pluton est entouré d’une atmosphère multicouche. Les chercheurs pensent également qu’elle abrite un océan souterrain et des matériaux organiques.
Une nouvelle mission vers Pluton
« Je pense que la façon dont vous devriez définir une planète est basée sur sa valeur intrinsèque, » a déclaré Bridenstine.
« Je sais qu’il y a beaucoup de scientifiques qui sont d’accord avec cette évaluation [Pluton en tant que planète] », a-t-il ajouté, « et nous devons continuer à le faire savoir aux gens, parce que la mission New Horizons est incroyable et qu’elle nous donne toujours de bonnes informations ».
L’Agence spatiale américaine travaille actuellement sur le Planetary Science Decadal Survey, le prochain rapport décennal américain en science planétaire qui établira les futures priorités en matière d’exploration spatiale. Dans le cadre de cette étude, elle a financé une recherche du SwRI, l’institut qui a dirigé la mission New Horizons. L’objectif est d’évaluer le coût et la faisabilité d’une nouvelle mission qui consisterait à percer les secrets de Pluton.